>Faîtière ! 

 

 

 

Faîtier, adjectif qui désigne le placement d'un objet, une tuile, par exemple, ou d'un concept, comme la liberté, au sommet d'un toit ou de valeurs. "Ligne faîtière" est donc un espace où nous exprimerons une subjectivité assumée, sans mauvaise foi aucune, des engagements qui transcendent l'hyper-relativisme complaisant et les atermoiements complices, mais qui s'enracinent pour autant dans le questionnement et l'analyse. Le seul compromis sera celui d'une laïcité exigeante et généreuse, d'un humanisme sans concession; à savoir, qu'il ne transigera pas sur l'intégrité physique, psychologique et morale des citoyens du monde que nous sommes. Affirmer haut et fort une pleine liberté individuelle et collective responsable.

 

 

           

                "Si tu veux la paix, prépare la guerre !" 

 

"On ne veut jamais voir les drames qui viennent, mais il nous faudra être à la hauteur de l’histoire et du courage qu’elle implique."

 

"Si chaque jour nous expliquons quelles sont nos limites face au président russe, Vladimir Poutine, qui, lui, n’en a aucune et a lancé cette guerre, je peux déjà vous dire que l’esprit de défaite est là, qui rôde . Ne soyons pas lâches …" (en direction des alliés de l’Ukraine).

 

"J’assume pleinement le sursaut stratégique auquel j’ai appelé", a martelé en conférence de presse le président français. "La clarté de mes propos était ce dont l’Europe avait besoin ». 

                                                              Prague, 5 mars 2024.

 

A ses côtés, le président tchèque, Petr Pavel, lui a apporté son soutien: "Je suis favorable à la recherche de nouvelles options, y compris un débat sur une présence potentielle en Ukraine".

 

Avec des propos aussi cash, après une période de naïveté à l'égard de la Russie poutinienne, le président français veut réveiller la vieille Europe assoupie, un continent qui a sans doute longtemps vécu avec l’illusion que la guerre ne frapperait plus jamais son territoire.

 

Vladimir Poutine nous a rappelé qu’il s’agissait d’un confort moral et matériel étranger aux réalités violentes du monde actuel.

 

Emmanuel Macron a voulu aussi prendre date avec l’histoire, souvent tragique. Le chancelier allemand, Olaf Sholtz, visiblement victime d'une peur incontrôlée devant le despote russe, et certains autres chefs d’Etat européens ont dû sentir le vent du « missile » français.

 

Sous l'empire soviétique, beaucoup d'Allemands de l'Ouest ne cachaient pas leur choix: "Plutôt rouges que morts". François Mitterrand leur avait répondu à Bruxelles: "Les missiles sont à l'Est et les pacifistes à l'Ouest". En 1991, l'URSS s'effondrait ...

 

Heureusement qu'en 1940, le général de Gaulle et le premier ministre britannique, Winston Churchill, plus tard, en 1943, le président américain Franklin Roosevelt, n'ont pas réagi comme d'autres. Sans ça, nous serions rès probablement de "bons Aryens".

 

"L’esprit de la défaite" d'Emmanuel Macron fait évidemment penser directement à l’esprit de Munich, quand le premier ministre britannique, Neville Chamberlain, et le président du Conseil français, Edouard Daladier, sont allés signer, à Berlin, en septembre 1938, avec Hitler et Mussolini, un accord de non intervention suite à l’annexion de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne nazie. On connait la suite ... Churchill dira de cette conférence de la honte: "Vous avec eu à choisir entre la guerre et le déshonneur; vous avez eu le déshonneur et la guerre".

 

Il nous semble important de réaliser que la période que nous vivons ouvre pour l’Europe des mois et des années instables et imprévisibles. Autant en prendre conscience et anticiper.

 

"Si vis pacem, para bellum". Si tu veux la paix, prépare la guerre. Locution latine attribuée, sans certitude, à l’auteur romain Végèce. Le 05 mars 2024. 

 

 

                Céder à l'ignoble chantage de l'Iran,

                          c'est l'inviter à récidiver !

 

                     Trois des quatre Iraniens condamnés par la justice belge pour organisation d'attentat terroriste.

                          La mobilisation en Belgique pour faire libérer le plus vite possible Olivier Vandecasteele.

 

                                                      Mahsa Amini, le symbole de la résistance iranienne.

 

    "La condamnation du Belge Olivier Vandecasteele en Iran est grotesque et tragique"

                                                                                                            

"Grotesque et tragique, l’annonce mardi de la condamnation du Belge Olivier Vandecasteele à 40 ans de prison en Iran, 74 coups de fouet et une amende en milliers de dollars est un signe de plus que l’Iran est à la merci des Gardiens de la Révolution. La frange dure du régime continue de prendre des Occidentaux en otage, sous des motifs fallacieux, à la seule fin d’obtenir ce qu’elle n’obtient pas par la voie légale et diplomatique : la libération de l’agent iranien Assadollah Assadi qui purge en Belgique une peine de 20 ans de prison pour terrorisme.

 

Grotesque, car Olivier Vandecasteele n’a pas eu droit à un procès équitable. Son avocat n’a pipé mot au cours de son procès, que l’humanitaire belge a décrit comme "une mise en scène". Tragique, parce qu’Olivier Vandecasteele, accusé sans explications d’"espionnage" et de "coopération avec le gouvernement des États-Unis", vit depuis dix mois dans un isolement complet entrecoupé de rares contacts avec sa famille. Selon elle, son état s’aggrave. Il est apparu "davantage amaigri et les yeux cernés".

 

L’ex-employé de Médecins du Monde est devenu un pion dans le bras de fer qui oppose l’Iran à la Belgique depuis que notre pays a eu le courage de poursuivre et de condamner quatre Iraniens, dont Assadi, dans un attentat déjoué qui aurait fait des centaines de morts lors d’un meeting de l’opposition iranienne à Villepinte (France).

 

Le respect du droit est ce qui a motivé la justice belge, mais le régime iranien, allié de la Russie dans les guerres d’Ukraine et de Syrie, n’en a cure. Il présente les otages comme des "espions" qui seraient les acteurs d’un grand complot international contre l’Iran, responsable de la contestation qui souffle sur le pays. Ce n’est ni nouveau, ni limité à la Belgique : plus d’une dizaine de ressortissants européens sont détenus comme monnaie d’échange. Bien souvent les démocraties occidentales plient devant ces manœuvres, dans le plus grand secret. Car elles sont placées devant un dilemme insoluble. Quelle est la priorité ? La vie d’un compatriote ou le respect de la Justice ?" Christophe Lamfalussy. 

                                                      "La Libre Belgique", le 10 janvier 2023.

 

L'Iran est un Etat terroriste qui massacre sa jeunesse !

 

C'est d'abord ce qu'il faut rappeler sans cesse. L'Iran des mollahs, théocratie moyenâgeuse et barbare, est confronté à une révolte sans précédent de sa jeunesse suite au meurtre, le 16 septembre 2022, de Mahsa Amini, qui eut le malheur de mettre "incorrectement" son foulard sur la tête. Ce sont des centaines de milliers de jeunes femmes intrépides, au courage incroyable, soutenues par de nombreux hommes, contrairement au sort réservé aux femmes afghanes, qui défient dans la rue ouvertement le régime totalitaire des barbus chiites. 

 

Depuis la mort de la jeune femme, ce sont des centaines de personnes qui ont été tuées par les gardiens de la révolution, ces nervis au service de leurs maîtres religieux. Ce sont aussi des procès expéditifs, qui condamnent les prévenus à la pendaison. Quatre depuis un mois. Pour le guide suprême, Ali Khamenei, et ses laquais, il n'y a aucune limite aux crimes contre leur propre population pour maintenir au pouvoir un régime allié de la Russie, corrompu, assassin et dangereux pour le tout le Moyen-Orient et donc monde entier. 

 

La Belgique doit faire libérer Olivier Vandecasteele mais pas au prix d'une soumission ! 

 

Venons-en à Ingrid Betancourt, qui était, ce 10 janvier, l’invitée des Visiteurs du Soir sur la chaîne belge en continu, LN24. La franco-colombienne est intervenue sur la révolution iranienne, une thématique qu’elle suit. L’ex-otage des FARCS est aussi revenue sur sa vie en détention dans la jungle colombienne et a évoqué la situation d’Olivier Vandecasteele, détenu arbitrairement en Iran.

 

L’humanitaire Belge, qui a été condamné à 40 de prison et 74 coups de fouet par l’État islamique, n’est pas près d’être libéré par l’Iran. La solution pour l’État belge serait un échange de prisonnier, que l’Iran souhaite à la faveur d’Assadollah Assadi, personnage au profil très inquiétant. 

 

Rappelons que cet homme, faux diplomate basé à l'ambassade iranienne de Vienne, est en réalité un membre important des services spéciaux iraniens. En 2019, il a été condamné par la justice anversoise à 20 ans de prison ferme pour avoir amené à Bruxelles, via la valise diplomatique, un explosif plastic puissant (semtex) et son détonateur et les avoir livrés à un couple d'Iraniens résidant dans la capitale belge sous couverture bidon. In extremis, la Sûreté de l'Etat belge, aidée par le Mossad israélien, a fait procéder à l'arrestation des suspects, juste avant que l'homme, Amir Saadouni, et sa compagne, Nasimeh Naami, ne se rendent à Villepinte, dans la région parisienne. 

 

L'objectif était de commettre un attentat pendant le meeting annuel de l'opposition iranienne au régime tyrannique des mollahs. Parmi les invités du jour, la franco-colombienne, Ingrid Betancourt, qui l'a échappé belle. Si la bombe avait explosé, ce sont des centaines de victimes que l'on aurait dénombrées. Depuis, les autorités françaises, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, comme le président Emmanuel Macron, sont restés particulièrement discrets sur ce qui constitue tout de même un acte terroriste grave sur le sol français. Il est vrai que sept Français, tout comme le Belge Olivier Vandecasteele, sont retenus prisonniers en Iran en toute illégalité, avec des chefs d'accusation délirants et sans aucun fondement. Le tropisme macronien de ne pas "humilier" l'ennemi sans doute.   

 

Ingrid Betancourt estime pour sa part qu’il ne faut pas échanger Olivier Vandecasteele avec Assadollah Assadi. "C’est un terroriste. Il va continuer à tuer des gens", insiste-t-elle, préférant trouver d’autres dossiers à marchander avec l’Iran.

 

"Le gouvernement belge ne peut pas rejeter sur la justice belge la responsabilité de trouver une solution à ce dossier. C’est limite lâche", appuie-t-elle. L’ex-sénatrice colombienne reproche au gouvernement belge de ne pas prendre ses responsabilités en laissant le Parlement, puis la justice gérer l’accord avec l’Iran. En effet, le gouvernement belge avait conclu en mars 2022 avec l’Iran un accord sur le transfert de prisonniers, validé par les députés fédéraux belges. En décembre dernier, la Cour constitutionnelle belge a suspendu le texte. Depuis, la famille et les proches d'Olivier Vandecasteele sont très inquiets pour sa survie. Ses conditions de détention sont exécrables et son état de santé est alarmant. Affaibli, moralement abattu, on le serait à moins, il résiste pour autant. Jusqu'à quand ? Des recours ont été introduits par ses avocats, sans beaucoup d'espoir d'appel favorable.    

 

"Il faut faire revenir Olivier Vandecasteele, déclare Ingrid Bétancourt. C’est une obligation du gouvernement belge, mais également des gouvernements européens", appuie-t-elle par la suite. "On a, en réalité, l’obligation morale de le ramener à la maison". Mais comment, sans faire le jeu cynique et sinistre d'un Etat terroriste iranien qui y verrait un appel d'air pour récidiver ?  Le 11 janvier 2023. 

 

 

                               Résistons ! 

Les couleurs arc-en-ciel sont un symbole fort. Elles incarnent la précieuse richesse de la diversité humaine. Si l'Etat de droit est basé sur les courants majoritaires, cela n'a jamais signifié que les minorités devaient être ignorées, exclues, encore moins persécutées. Elles doivent au contraire être protégées. Chacune et chacun a le droit de vivre dignement selon ses choix, sans enfreindre le chemin d'autrui. Une autre couleur de peau, une origine ethnique ou culturelle venue d'ailleurs, une religion et une tradition singulières, un engagement philosophique sans Dieu, une sexualité différente, hors "main stream", une opinion politique divergente, la belle affaire ! L'unique condition est le respect mutuel. Rien n'est plus ennuyeux que la grisaille, rien n'est plus mortifère que l'uniformité, d'autant plus forcée. Les démocraties libérales n'ont rien à céder aux autocrates nationalistes ou impérialistes, aux régimes théocratiques qui broient les libertés fondamentales. Aidons les peuples soumis à briser leur diktat. Résistons sans faiblir aux injures, aux menaces, aux agressions. Sachons vaincre la haine totalitaire qui détruit notre monde.  

 

 

                                       L'euthanasie est un droit !

                                            Ma chère soeur, Andrée, à mon second mariage, le 20 décembre 2008.

 

Vu de Belgique, la législation française n’est pas à la hauteur d’un Etat laïque. Ma soeur, Andrée, livrée à une souffrance sans nom, due à un cancer qui la condamnait à une mort certaine, a choisi, le 10 juin 2011, au CHU de Liège, d’être euthanasiée. Il y aurait beaucoup à dire sur le manque de compassion de l'oncologue qui l'a accompagnée. L'impression, jusqu'au dernier moment, qu'elle traitait un corps, mais pas un être humain. Au CHR de Liège, un autre médecin, réanimateur, le Docteur François Damas, pratique différemment; il ne perd jamais de vue le coeur qui bat dans la poitrine de ses patients et de leur entourage (*). L'état de santé d'Andrée répondait à tous les critères de la loi belge. Le droit de la personne rejoignait le droit légal, ce qui n'est guère le cas partout. Nous étions là, à ses côtés, et nous l’avons entourée de notre amour, échangeant avec elle quelques minutes au cours des deux heures précédant son départ. Face à la maladie, à la dévastation innomable, elle est partie courageusement, dignement, comme elle le voulait. Elle a ainsi triomphé du crabe en exerçant son libre arbitre. Chacune et chacun devrait pouvoir en faire autant, en sérénité.

           (*) Voir absolument le fidèle et sensible reportage d'Agnès Lejeune et Gaëlle Hardy, "Les mots de la fin", 2021.  

                                                                 Le 30 août 2022.

 

 

                                    Un an après la publication des "Versets sataniques", parus en 1988,

                                                   l'Ayatollah Khomeyni lançait son appel au meurtre. 

 

   Salman Rushdie tombe sous les coups de la fatwa iranienne ! 

 

Il ne fait guère de doute que la tentative d'assassinat à l'encontre du grand écrivain Salman Rushdie est la conséquence, 33 ans plus tard, de l'ordre religieux lancé en 1989 par le tyran chiite Khomeyni. Une fatwa n'a pas de limite dans le temps et l'espace, tant que l'autorité islamique qui l'a énoncée ne la déclare sans objet. L'Iran des mollahs n'a jamais renié cet appel au meurtre, pas plus que cet Etat religieux n'a renoncé à le faire exécuter. C'est fait. Certains veulent voir en cet Iran théocratique un partenaire respectable. Sauf que la répression intérieure à l'égard de tout opposant est féroce, sauf que la jeunesse perse est vouée au silence et à subir une privation de libertés permanente. Sauf que les services secrets iraniens n'hésitent pas à commanditer des attentats terroristes sur le sol européen, comme ce fut le cas, il y a quelques années, avec la tentative avortée de justesse dans la région bruxelloise, qui visait un meeting de l'opposition des Moudjahidines à Villepinte, dans la banlieue parisienne. L'explosion de la bombe interceptée par la Sûreté de l'Etat belge aurait pu faire des dizaines de morts, voire plus ... Les négociations sur le nucléaire iranien, que d'aucuns espèrent voir solutionnées dans le sens d'un engagement de Téhéran à renoncer à disposer de l'arme atomique, s'enlisent à Vienne davantage chaque jour. Le gouvernement iranien joue la montre pour finaliser, dans les deux années à venir, son arsenal de destruction massive. Il a désormais à sa disposition suffisamment de centrifugeuses enfouies dans des silos et d'uranium enrichi pour atteindre son objectif. En face, Israël, dont l'existence est menacée régulièrement par un Iran fanatisé et nucléarisé, n'attend plus pour agir. Ses services sont à l'oeuvre pour retarder les échéances, son armée est prête pour un conflit de haute intensité, ses missiles à tête nucléaire, depuis le Neguev, constituent en dernier ressort le dispositif ultime pour dissuader l'ennemi. Nous publions ci-après l'éditorial du jour du quotidien "Le Monde", dont les mots sur l'origine de la violente agression à l'encontre de Salman Rushdie sont sans ambiguïté. Il ne faut rien leur céder.   

 

"Le couteau de l’obscurantisme s’est attaqué une nouvelle fois à la liberté. Plus de trente ans après l’intolérable appel au meurtre de Salman Rushdie proféré par le chantre d’une révolution islamique iranienne alors en perte de vitesse, Ruhollah Khomeyni, il s’est trouvé une main pour tenter d’exécuter cet ordre indigne, le 12 août, dans une petite ville de l’Etat de New York.

 

La tentative d’assassinat de l’écrivain, devenu à son corps défendant un symbole de la liberté d’expression, a été perpétrée dans un centre culturel, à l’occasion d’une conférence, en l’absence manifeste de mesures de sécurité particulières. Cruelle ironie, Salman Rushdie devait y évoquer les Etats-Unis, où il vit depuis deux décennies et où il a été naturalisé en 2016, comme refuge des écrivains en exil. Grièvement blessé, il a été évacué par hélicoptère et placé depuis sous assistance respiratoire. L’animateur du débat prévu a également été blessé, mais plus légèrement.

 

La police du comté n’a donné aucune indication concernant les motivations de l’agresseur présumé, un résidant du New Jersey, dans les heures qui ont suivi le drame. Elle s’est contentée de donner son nom, Hadi Matar, et son âge, 24 ans. Tout porte à croire cependant que ses motivations sont liées aux accusations de blasphème proférées depuis des décennies par calcul cynique, comme par ignorance crasse, contre l’auteur des Versets sataniques, publiés en 1988. Ils ont transformé en enfer la vie de leur auteur, qui marche depuis cette date avec une cible dans le dos.

 

Sous le couvert de la défense d’un islam présenté très abusivement comme agressé, les attaques contre Salman Rushdie, qui ont précédé la publication de la fatwa de Khomeyni, ont été propices à toutes les manipulations. De la part du premier Guide de la révolution iranien tout d’abord, chiite, voulant se poser en protecteur de l’islam plus intransigeant que l’Arabie saoudite honnie, après la mobilisation initiale de fondations financées par des pays du Golfe, sunnites, contre un ouvrage qu’elles n’avaient probablement pas lu.

 

 

Manipulations de la part des factions iraniennes ensuite, qui se sont servies de la fatwa de 1989 pour étalonner leurs rivalités. De la part de gouvernements également, à commencer par celui de la patrie d’origine de l’écrivain, l’Inde, par calcul électoral. Mais aussi de bien d’autres, qui ont entretenu de sinistres brasiers autour de cette querelle montée de toutes pièces pour mieux détourner l’attention de problèmes intérieurs autrement plus impératifs dont ils avaient la charge.

 

Bien avant l’agression dont vient d’être victime Salman Rushdie, ce climat ainsi forgé dans une totale impunité a tué. Le cercle de l’intolérance s’est élargi, jusqu’au grotesque, aux traducteurs de l’ouvrage, assassinés ou agressés. La machine infernale ayant, pour ses instigateurs, fait la preuve de son efficacité, cette arme du blasphème a été dupliquée, avec le même cynisme usant de la même ignorance, par les courants islamistes les plus radicaux sur fond de montée de l’islam politique, comme par les groupes djihadistes.

 

Cette perversion de la foi s’est étendue comme une métastase. En France, l’attentat contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, en 2015, comme l’assassinat atroce de l’enseignant Samuel Paty, en 2020, s’inscrivent dans ce sillage aussi mortifère qu’insistant. L’attaque insupportable dont Salman Rushdie a été la victime n’offre d’autre choix que la défense intraitable de la liberté de penser et d’écrire. Elle ne doit souffrir aucun accommodement." Le Monde, le 13 août 2022. 

 

 

 

    Distinguer le peuple russe et la Russie poutinienne ?

 

"Fraterniser" avec le peuple russe, sans doute, pour partie, un peuple qui n'a jamais connu la démocratie et l'Etat de droit, un peuple tyrannisé et manipulé depuis des siècles par les empires tsariste et soviétique, aujourd'hui poutinien, un peuple qui aimerait certainement vivre en paix et jouir des libertés. "Fraterniser" avec Poutine, sa nomenklatura, ses apparatchiks, ses mafieux, ses oligarques, ses sbires et mercenaires, ses corrompus, ses mensonges, sa "maskirovka" (dissimulation), ses crimes contre l'humanité, jamais ! L'Histoire jugera les uns et les autres à l'aune de notre passivité et de nos actions. Le despote russe cherche à nous impressionner, à nous terroriser pendant qu'il massacre le courageux peuple ukrainien. Nous avons assez cédé à ses menaces, ukases et agressions; passant par pertes et profits ses crimes en Tchétchénie, en Géorgie, en Moldavie, en Syrie, dans le Donbass ukrainien, en Crimée ukrainienne et en Afrique. Personne, personne ne veut une guerre avec la Russie, ce serait pure folie. L'Europe s'est construite précisément sur l'idée de tourner définitivement la page de la guerre sur le Vieux Continent. Ce fut un succès jusqu'à la guerre des Balkans. Aujourd'hui, c'est un désastre. Poutine nous a mis dans sa machine infernale à remonter le temps. Nous n'avons plus le choix; il nous a fait prendre un train que nous ne voulions pas. Nous y sommes, malheureusement, faisons tout pour arrêter cette tuerie de masse, mais surtout, ne reculons plus devant le petit Tsar, avant qu'il ne soit trop tard. Son mépris pour les démocraties libérales n'a d'égal que son cynisme et sa soif d'expansion. L'OTAN est une force défensive et solidaire, qui n'impose à aucun Etat d'y adhérer. L'Alliance atlantique a raison de ne pas intervenir directement en Ukraine, mais elle se doit, dans le même temps, de montrer sa puissance à qui oserait frapper l'un des ses 30 pays membres. En attendant, il faut  soutenir l'Ukraine, son peuple, par l'envoi de biens de première nécessité aux frontières-est de l'Union européenne, l'accueil sans restriction des réfugiés et la mise à disposition, le temps nécessaire, d'armes et de matériels de combat puissants et performants à l'armée ukrainienne.

                                                                      Le 07 mars 2022. 

 

 

                                          Pour la justice belge, agresser et insulter une personne juive,

                                                     c'est sans doute grave, mais pas punissable. 

 

>Lettre ouverte d’un Juif à la justice de son pays !

Ce 10 décembre, la cour d’appel de Bruxelles a acquitté un fonctionnaire européen de la prévention d’incitation à la haine, tout en maintenant la condamnation pour coups et blessures à caractère antisémite. Joël Rubinfeld, président de la Ligue belge contre l’antisémitisme, estime que « la loi contre le racisme serait vidée de toute portée » et exprime sa profonde préoccupation.

 

 

"La cour d’appel devait juger d’une agression contre une dame commise le 16 juillet 2015 par un certain S. G., haut fonctionnaire européen. S. G., ivre lors d’une soirée dans un bar, avait violemment frappé la victime et tenté de l’attraper par le cou, tout en la traitant de "sale Juive", en lui disant: "Vous auriez (vous les Juifs) tous dû être tués" ... Joël Rubinfeld. 

 

Il ne s'agit pas de l'expression d'une opinion parmi d'autres, mais d'une déclaration explicitement dirigée, non contre un individu, pour ce qu'il aurait éventuellement commis, mais à l'encontre d'une communauté tout entière, d'un peuple pris dans sa globalité et haï parce qu'il est né, un peuple, qui a maintes et maintes fois dû payer le prix fort pour subsister aux harcèlements, aux persécutions, aux déportations, aux pogroms et à la Shoah. Un peuple qui ne se réduit pas à sa seule dimension religieuse, base de son existence, car il vit également - n'en déplaise à ses ennemis - dans les sphères culturelle, philosophique et anthropologique. Eh oui, il est toujours bien là, après plus de 3000 ans de fécondation, avec sa mémoire, ses traditions, sa diversité, sa passion pour l'étude et la connaissance et, en dialectique avec sa riche singularité, son engament pour une foisonnante pluralité. M. Joël Rubinfeld a évidemment raison de continuer le combat, jamais terminé, de ne rien céder; la haine anti-juive est l'adjuvant de tant d'ignorants. La justice belge reproduit le déni d'une réalité que vivent des centaines de milliers de Juifs en Europe. Pour ne nous en tenir qu'à la France et à la Belgique, Ilan Halimi, les enfants de l'école juive Ozar Hatorah de Toulouse, les quatre victimes du Musée juif de Belgique, celles de l'hyper-casher de la Porte de Vincennes, Sarah Halimi, Mireille Knoll, tant d'autres personnes, insultées, menacées, agressées, anéanties, témoignent, au-delà de l'effacement par le flux de la modernité et de la mort, que l'antisémitisme n'est, en aucun cas, une quelconque liberté qui serait compatible avec l'Etat de droit, la constitution, mais aussi la morale, celle qui sous-tend la Déclaration des droits humains, dont trop de cyniques relativisent la nécessité et la portée. Nos démocraties libérales et leur justice sont malades. Chacune et chacun le sait, pas que d'antisémitisme d'ailleurs, loin de là ... Mais celui-ci, mouvement perpétuel, incarne toujours l'incapacité de l'humanité, siège, en principe, de droits et devoirs universels, à vivre avec l'Autre, visage pour visage, sans recourir à la stigmatisation, la diabolisation ou l'extermination. Le 18 décembre 2021.

 

 

>L'école ne peut plus être le réceptacle au partage du pouvoir !

 

Les médias francophones belges, « La Libre » et « Le Soir » en particulier, ont eu tendance en cet automne 2021 à présenter le projet de création d’un cours de philosophie de plein exercice au sein de l'enseignement officiel de Wallonie et de Bruxelles, comme étant celui du "lobby laïque". Erreur !  

 

Réduire un cours de philosophie à un groupe de pression partisan appartient à une vision erronée et obsolète. Ce serait rendre un très mauvais service à une discipline du questionnement qui transcende en vérité toutes les convictions, des croyants, des agnostiques et des athées.

 

Depuis quelques années, aux côtés des cours convictionnels (religions catholique, protestante, orthodoxe, juive, musulmane et morale dite laïque), une heure/semaine de cours de philosophie a été instaurée dans l'enseignement officiel. Nous nous en sommes réjoui, tout en pensant qu'une heure, en fait 50 minutes, réduites du temps de l'installation des élèves dans la classe, était largement insuffisante. Les partis socialiste, libéral et écolo souhaitent maintenant ouvrir à deux heures/semaine ce cours et rendre optionnels les cours engagés religieusement ou philosophiquement.  

 

Nous pensons que c'est une excellente initiative, tout en continuant de croire qu'une plage horaire plus consistante serait nécessaire et qu'il serait indispensable pour la crédibilité du cours de philosophie de ne pas tomber à nouveau dans les chausse-trappes du clanisme belge; les fameux piliers catholique, libéral et socialiste, auxquels sont venus s'ajouter d'autres, qui ont construit un temps la Belgique, mais qui, depuis 50 ans, l'ont fragilisée. 

 

Il ne s'agit pas de nier l'importance des partis politiques en démocratie, ce serait une faute grave, mais de relever que les-dits piliers ont souvent en fait desservi l'Etat et l'intérêt général, en investissant de l'intérieur nombre d'institutions (mutuelles, syndicats, banques, assurances, presse, médias audiovisuels, associations, Eglise pour certains, Ecole, tous réseaux confondus). Fort heureusement, les choses ont évolué et la menace aujourd'hui vient plutôt de la puissance de grandes entreprises privées transnationales, notamment dans le secteur numérique. Mais c'est une autre histoire qui ne ressort pas du propos du jour. 

 

Le mot laïque a été en Belgique historiquement rattaché à un mouvement, bien sûr légitime, mais composé quasi exclusivement de matérialistes, donc d'incroyants, bien souvent militants intransigeants de la cause; s'affichant ainsi comme appartenant à une chapelle parmi d'autres ... La coexistence de conseillers laïques du Centre d'Action Laïque (CAL) aux cotés des officiers des cultes, tous rémunérés, selon d’ailleurs une échelle barémique  problématique, en est la démonstration. De même, l’offre, tel un consumérisme de niches plutôt singulier, de couloirs parallèles, qui ne se retrouvent donc jamais, entre le cours de morale dit laïque et les religions dans l'enseignement officiel. L'école servit ainsi de réceptacle au partage du pouvoir. 

 

Cette organisation partisane s'exerça au détriment d'une formation plurielle à la pensée, certes exigeante, par sa capacité à remettre en question nos certitudes, et passionnante, par son potentiel d’ouverture sur la diversité et la complexité. Cette forme de confiscation, due aux circonstances particulières du Pacte scolaire de 1958, a fait beaucoup de tort aux valeurs laïques elles-mêmes; réduites erronément à une seule dimension, celle d’un athéisme de tribus.   

 

Car, en réalité, si l'on accepte de sortir de la guerre de tranchées, chacun et chacune peut être laïque, dès lors, comme en France, qu'il et elle respecte l’intégrité de la personne, l'autonomie de la pensée, l’esprit critique, l'égalité entre les tous les êtres humains et la séparation entre les cultes et l'Etat.

 

Le rapport à Dieu, présent pour les uns, sans connaissance pour d'autres ou totalement absent pour d'autres encore, n'est pas un problème pour une véritable laïcité, qui n'a aucune difficulté à reconnaitre et à interroger la dimension spirituelle de la condition humaine.

 

Un vrai cours de philosophie fera le plus grand bien à nos enfants et adolescents, qui, nous le savons, sont des éponges vulnérables aux nombreuses manipulations qui circulent sur les réseaux sociaux, depuis certains groupes, officines et obédiences.  

 

Apprendre à réfléchir par soi-même mais aussi avec autrui, à questionner le monde, à discriminer le vrai du faux, à appréhender les notions de vérité, de dogme, d’objectivité et de subjectivité, de relativité et d’absolu, de fragilité et de force, de joie, d’effort et de résilience, de rapport à la nature, donc, apprendre à raisonner mais aussi à ressentir, à cheminer vers la complexité, à pouvoir nuancer, à donner du sens à sa propre existence et à reconnaître à l’Autre le droit à la différence, voilà une oeuvre audacieuse, bienveillante et nécessaire, que l'approche philosophique et citoyenne peut apporter à une jeunesse en recherche de repères et, au-delà, à une société traversée par des crises multiples, qui sont autant de défis redoutables à affronter. Le 22 novembre 2021. 

 

 

                                                                             Par Jean-François Kahn

                                             Macron rend fou !

 

"Où se situent ceux qui éructent contre Emmanuel Macron ? A gauche, à droite, à l’extrême droite, à l’extrême gauche. Il y en a même qui se réclament du "centre". La France a perdu le nord…

 

Certaines séquences de "La caméra invisible" montraient que si on transformait subitement et subrepticement, sans prévenir – surprise ! surprise ! – tous les repères qui structurent leurs espaces de vie, les gens habitués à ce décor immuable deviennent comme fous.

 

Or, c’est un peu ce qui s’est passé, en France, à l’issue de la dernière élection présidentielle : les repères qui structuraient, de façon répétitivement binaire, l’espace dévolu à notre vie politique, ont subitement et subrepticement été effacés. Et la plupart de ceux qui évoluaient dans ce décor immuable sont devenus comme fous. Un chérubin narcissique, surgi de nulle part, intervertissait le devant et le derrière, poussait le bas vers le haut et vice-versa, tout en projetant la droite vers la gauche et la gauche vers la droite : c’est très exactement ce qu’on appelle "perdre le nord". mais aussi le sud, l'est et l'ouest. On ne sait plus où l'on est.

 

Hier, c’était simple : le type qui déblatérait contre Mitterrand était de droite. Celui qui se déchaînait contre Sarkozy était de gauche. Du moins, il y avait de fortes chances. Mais ceux qui, aujourd’hui, éructent contre Emmanuel Macron, qui sont-ils, où se situent-ils ? A gauche, à droite, à l’extrême droite, à l’extrême gauche… En vérité, il y en a même qui se réclament du "centre".

 

98 % du corps électoral français est mécaniquement, logiquement, anti-macroniste. Mais Macron est nettement en tête des intentions de vote à six mois de la prochaine élection présidentielle. Telle est l’équation qui rend fou.

 

Scène vécue à Metz : un jeune homme distribue des tracts de « La République en marche ». Une dame en prend un et le déchire. "Votre République en marche, jamais !" hurle-t-elle, "même pas en rêve !" Elle s’éloigne, puis elle se retourne : "Moi, je ne voterai que Macron !", lance-t-elle ...

 

Le macroniste, au fond, est un clandestin. Les recensements montrent qu’ils pèsent un certain poids, et peut-être même d’un poids certain, mais on ne l’entend pas. Il murmure. Il ne se déclare qu’en catimini. Sous le manteau. A l’oreille. La main devant la bouche. L’orchestre, lui, est « anti ». Même de chambre. La musique est « anti ». Grosses caisses, trombones et clairons. Le macroniste joue timidement de la flûte et ses adversaires prétendent que c’est du pipeau. Donc, ici, on objecte à voix basse, et, là, on tonitrue de concert. Très majoritairement. Et Macron, alors, devient, à une opposition polyphonique et stéréophonique, ce que le juif est à l’antisémitisme : à la fois Rothschild et Soros pour la gauche, Marx et Trotski pour la droite. La pire incarnation du capitalisme pour les unes, la pire du socialisme pour les autres. Ce que la vérole était, paraît-il, au bas clergé ; ce que la limace est à la salade.

 

On prétendait, dans les années '80, que si Mitterrand avait marché sur les eaux, "Le Quotidien de Paris" aurait titré : "Il ne sait même pas nager !". Si Macron éteignait un incendie, Marianne titrerait: "Une fois de plus, il a jeté un froid !". Et s’il venait à bout d’une inondation : "Il veut mettre le pays au régime sec !". Marque-t-il un but à l’occasion d’un match de foot amical, qu’il est évident que le goal avait pris un RTT. Seul hétéro qui inspire des homophobes, il serait déclaré franc-maçon si "franc" n’apparaissait trop clément.

 

La synthèse des exécrations !

 

Finalement, le présumé diviseur a réalisé un miracle œcuménique : pire que Sarkozy pour la gauche, pire que Hollande pour la droite, il a réussi à faire la synthèse des exécrations.

 

Il ne devrait pas s’en remettre ? Sauf qu’un unanimisme dans le rejet, fruit de l’unification de détestations antagonistes, tend précisément à rendre fou.

 

L’opposition n’est plus alors une réaction d’hostilité à… elle devient un "en soi". Ce n’est pas ce à quoi on s’oppose qui prime, c’est le fait de s’opposer.

 

Voilà une présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, une femme de grande qualité dit-on, qui accuse Macron de pratiquer une politique de plus en plus "ultralibérale". Là, ce ne sont plus seulement les bras qui vous en tombent. Le record absolu des dépenses publiques, l’Etat qui prend directement en charge 9 millions de salariés et assure les fins de mois de centaines de milliers d’entreprises privées, devant quoi, même Keynes aurait sans doute reculé : Ultralibéralisme ? A ce niveau d’escamotage du réel, allô Freud !

 

Voilà Anne Hidalgo, la maire PS de Paris, qui veut – écologie oblige – éradiquer l’usage de l’essence, mais exige que l’on renonce quasiment à la taxer pour favoriser sa consommation ...

 

Voilà Valérie Pécresse, la meilleure candidate de droite, qui ose affirmer que ce qui caractérise Macron, à qui on peut tout reprocher sauf ça, c’est "l’immobilisme". Et qui, dans la foulée, exige l’embauche de nouveaux salariés dans la santé, la justice, la police, l’éducation, la défense… et la suppression de 200.000 fonctionnaires. Où ? Dans "l’administration administrante", précise-t-elle. Qu’on remplacera, sans doute, par des machines automatiques ? Quèsaco ? Digne des Branquignolles.

 

Voilà Yannick Jadot qui veut interdire la chasse… le week-end. Pourquoi pas la messe le dimanche ?

 

Finalement, ce qu’aura fait Macron de plus efficace pour lui permettre d’être éventuellement réélu, ce n’est pas le "quoi qu’il en coûte", c’est d’avoir rendu l’opposition folle." 

 

                                                            " Le Soir", 08 novembre 2021.

 

 

>Zemmour, la haine de soi, du différent et marionnette de ses ennemis !

 

Nous ne pouvons résister à diffuser in extenso l’article que publie cette semaine, dans l’hebdomadaire « Le Point », notre ami Bernard-Henri Lévy au sujet du « phénomène » Zemmour. Tout est dit de la haine de soi, de l’inversion des valeurs et de la chevauchée pitoyable d’un homme qui, exaltant une France fantasmatique, débarrassée de ses impuretés ethniques, retrouverait ses pures racines gallicanes. Lui, le petit juif séfarade quémandant à ses ennemis historiques un peu de considération. Le prix à payer à cette France respectable pourrait être fatal à la République, berceau des idéaux des Lumières, assombris dans son sillage. Et que dire de la guerre civile qu’il appelle de ses voeux en désignant une anti-France au travers des migrants qui ressemblent beaucoup à ses parents. Ne pas s'appeler François est désormais un crime. Ironie et tragédie que de le voir ainsi briller au firmament médiatique dans tant d’obscurité morale. Les ténèbres qu’il dénonce depuis vingt ans à longueur d’interviews et de livres, il les réserve en fait à sa chère patrie. Désastre en vue. 

 

                   « Ce que Zemmour fait au nom juif »

 

« Chacun y pense. Mais personne ne semble décider à en parler. Zemmour est juif. Et, parmi les questions posées par sa candidature, il y a ce qu’elle implique quant au destin de l’être juif en France. La matière est délicate. 

 

Et je ne voudrais pas qu’elle dissuade de s’interroger: ni sur ce que le phénomène révèle d’un système politique à bout de souffle; ni sur l’atomisation par le pugiliste de ce qui reste, en France, de droite républicaine; ni sur le remake en gestation du fameux « appel des 43 » qui siphonna, en 1974, l’électorat de Chaban-Delmas et qui permettrait de faire main basse, en 2021, sur le trésor de guerre des Républicains; ni, enfin, sur les idées qu’il brasse, les infamies qu’il profère ou la piteuse idée de la France qu’il promeut quand il affirme qu’elle n’a « rien à faire » du sort des femmes afghanes, qu’elle « ne saura jamais » la vérité sur l’affaire Dreyfus ou qu’elle réprouve les petits anges assassinés par Mohamed Merah dont les parents ont « inhumé les os » à Jérusalem. 

 

Sur chacune de ces vilenies, je m’exprimerai si nécessaire. Et, ayant eu l’occasion d’en débattre quand il n’était encore, comme le premier Mussolini, qu’un journaliste ivre de lui-même, je connais assez ses ficelles pour y revenir, le moment venu, si la bulle tarde à se dégonfler. 

 

Aujourd’hui, c’est cette autre question que je veux poser. Celle que Zemmour fait, qu’il le veuille ou non, au nom juif. Et je souhaite y réfléchir posément, froidement. On notera, si l’on est optimiste, que c’est l’électorat, non de Mme Pécresse, mais de Mme Le Pen qu’il a commencé à atomiser et que cela, quarante ans après l’apparition du Front national, n’est pas forcément une mauvaise chose. On trouvera plaisante, si on a l’humeur à sourire, l’ironie, la ruse ou le piège de l’Histoire qui font que la vieille extrême droite antisémite se donne un champion répondant à un type d’homme qui n’était pas précisément son genre. 

 

Peut-être se trouvera-t-il même des amateurs de romanesque pour s’émerveiller qu’une fable pareille, il n’y avait, pour l’inventer, qu’un Philip Roth (celui d’Opération Shylock) ou un Romain Gary (celui qui, dans la danse de Gengis Cohn, imaginait un ancien nazi habité, ventriloque, dibboukisé par un petit juif rescapé de la Shoah). 

 

Il y aura, à l’inverse, les pessimistes qui, voyant cet homme chevaucher les pires obsessions de l’ultra-droite, craindront que cette identification n’alimente, en réaction, un antisémitisme d’ultra-gauche qui ne demandait qu’à prospérer et dont il sera d’ailleurs, lui, Zemmour, l’une des victimes. Et sans doute y aura-t-il, un jour, des historiens pour voir dans cette affaire un cas extrême de la mécanique décrite par Hannah Arendt: on vit bien des « israélites » si éperdument épris de francité qu’ils en nourrirent, comme le Bloch de Proust, une définitive honte de soi ! des juifs allemands ressortant du placard leur casque à pointe de la guerre 14 quand les nazis vinrent, en 1933, les chercher pour les mener au Lager ! pourquoi pas un Zemmour dont les parents furent, comme les miens, déchus de leur nationalité par Vichy et qui vocifère sur les plateaux que Pétain les a protégés ? 

 

Mais la question la plus brûlante est encore ailleurs. J’observe sa rage à embrasser la rhétorique barrésienne et maurrassienne la plus criminelle comme s’il voulait arracher les yeux de la synagogue sur le fronton martyrisé de Notre-Dame. Je regarde sa façon de s’engager dans la zone marécageuse, fangeuse, du fascisme français et, tantôt d’y barboter comme un poisson dans l’eau, tantôt d’y caracoler comme un Bonaparte de carnaval au pont d’Arcole. 

 

Je le vois piétiner tout ce qui, dans le legs juif à la France, relève de la morale, de la responsabilité pour autrui ou de cet ancien et beau geste qui dessina, jadis, la lumineuse figure de l’étranger sur la terre et qui devrait nous inspirer dans notre hospitalité face aux migrants. Et il y a, dans cette transgression, quelque chose qui glace le sang. 

 

Je l’ai dit, il y a cinq ans, aux juifs américains tentés par le trumpisme: faire alliance avec cela, abdiquer son jugement devant tant de vulgarité, s’incliner face à un mauvais berger qui ne respectait que la puissance, l’argent, les stucs et les ors de ses palais, pouvait s’apparenter à un suicide.

 

Eh bien, je le dis aux juifs de France tentés de se reconnaître dans le simplisme funeste d’Eric Zemmour: cette hubris nationaliste et raciste, cette cruauté, ce renoncement à la générosité juive, à la fragilité juive, à l’humanité et à l’étrangeté juives, cette ignorance, non des fiches de lecture dont il s’est gavé, mais de la vraie science, inscrite en lettres de sang dans les mémoires familiales et qui implique une réserve face aux tornades de l’Histoire et aux jets d’acide de la persécution, tout cela est une offense au nom juif que tout juif porte en lui tant qu’il ne s’en est pas explicitement déchargé. 

 

M. Zemmour n’est certes pas le premier à donner à penser que l’on puisse être juif et ultrapopuliste.  Et il restera toujours, heureusement, des juifs d’affirmation pour lui opposer que choisir entre Claudel et le Talmud, Claudel ne l’eût pas souhaité. 

 

Reste que l’ampleur de la vague, l’engouement, l’obscure jubilation à voir cet homme, non seulement profaner son nom, mais devenir le porte-glaive de ce que l’espérance juive a combattu depuis des millénaires, est une obscénité insupportable. Désastre politique en vue. 

 

Mais aussi péril en la demeure métaphysique qui abrite, depuis la nuit des temps, un peu du sens de l’humain et de la France. »

 

                                   Bernard-Henri Lévy, « Le Point », 14 octobre 2021.

 

 

>L'abolition universelle de la peine de mort est le combat de la France !

 

Ce 9 octobre 2021, le président de la République française, Emmanuel Macron, et l’ancien Garde-des-Sceaux, Robert Badinter, lors de la commémoration du 40e anniversaire de l’abolition de la peine de mort au Panthéon. Le 9 octobre 1981, à l'Assemblé nationale, sous la présidence du président François Mitterrand, qui s'était déclaré, lors de la campagne électorale, en faveur de l'abolition de la peine capitale, alors que l'opinion publique française était encore majoritairement favorable à son maintien. Robert Badinter, avocat courageux et obstiné, homme d'exception, incarnera à jamais le combat d'une vie contre la mort arbitraire, glacée et barbare.  

 

Emmanuel Macron annonce une initiative à l’ONU contre la peine de mort.

Lors de la commémoration au Panthéon du 40e anniversaire de la loi Badinter, le Chef de l’Etat a dit vouloir profiter de la présidence française de l’UE pour relancer le combat pour l’abolition universelle de la peine capitale.

 

 

Emmanuel Macron a annoncé, samedi 9 octobre, que la France allait « relancer le combat pour l’abolition universelle » de la peine de mort. A l’occasion de la commémoration du 40e anniversaire de l’abolition de la peine de mort en France, célébrée avec Robert Badinter au Panthéon devant quelques dizaines de personnalités invitées, le président de la République a dit vouloir saisir l’occasion de la présidence française de l’Union européenne, qui débute en janvier, pour organiser à Paris une rencontre « au plus haut niveau » avec les sociétés civiles des Etats « appliquant encore la peine de mort, ou un moratoire ». L’objectif de cette manifestation de sensibilisation, qui sera coorganisée avec l’association Ensemble contre la peine de mort, est de sensibiliser les dirigeants des Etats concernés. Selon le président, 483 personnes, un « nombre certainement sous-évalué », ont été exécutées en 2020 dans 33 pays. Le combat continue ... Le 10 octobre 2021. 

 

 

    Trois temps forts de notre histoire commune: New-York, Paris, Kaboul ou le déclassement de la civilisation occidentale. 

 

 Islamisme : une triangulation temporelle symbolique !

 

Le 12 septembre 2001, à 14 h 48, j’envoyais un mail à une amie romancière du Lot-et-Garonne: « Un dernier mot avant mon départ pour Dakar. Ce qui vient de se produire aux Etats-Unis est non seulement innommable mais encore systémique. Au-delà de la mort de ces milliers d’innocents, c’est le monde entier qui a basculé dans une nouvelle ère. Plus rien ne sera comme avant. Il y aura un après. Bientôt, nous entrerons dans une période de récession économique et d'affaiblissement de notre modèle démocratique. Quant à la situation géopolitique, voilà les Etats-Unis et les Européens unis à nouveau cette fois-ci contre les islamistes du Pakistan, d’Afghanistan, de Tchetchenie et du Moyen-Orient ... Les réseaux internationaux de Ben Laden sont mobiles et opérationnels partout dans le monde, en Europe aussi. Bientôt en Afrique. Nul doute qu'ils vont essaimer pour nourrir la bête immonde qu’ils abritent dans leurs cerveaux malades d’une idéologie mortifère. Elle puise ses protéines dans un Texte coranique problématique qui exige étude, connaissances et sagesse. Ils en sont loin. J’espère qu’ils en paieront le prix et que nos démocraties fragiles auront le dernier mot. » 

 

Arrivé à Saly dès le surlendemain, je participe, avec notre partenaire gouvernemental sénégalais, en tant que responsable géographique de l’Afrique de l’Ouest pour la Belgique francophone (*), à un atelier d'identification et d'organisation d’une intervention dans le secteur de la Protection de la Jeunesse. Les ministres de la Petite enfance, de la Justice et de l’Intérieur sont présents. Nous sommes le 13 septembre, soit quatre jours après l’assassinat du commandant Massoud dans la vallée du Panshir par deux pseudos journalistes belgo-marocains (en provenance de Molenbeek) et deux jours après les attentats terroristes de New-York. L’un des collaborateurs d'un ministre porte un tee-shirt à l’effigie de Ben Laden … Au déjeuner, attablés à la terrasse de l’hôtel qui donne sur les palmiers et la plage blanche de la Petite Côte, le ministre de l’Intérieur, la mine ravie, exprime sa satisfaction de voir l’Oncle Sam meurtri dans sa chair: « Cela devrait les rendre plus prudents dans leur façon de traiter les peuples ... ». Rien sur les 3000 personnes réduites en poussière, dont de nombreux Africains, rien sur la menace existentielle qui pèse désormais sur les démocraties … J’en suis estomaqué et j’ai peine à cacher ma colère et tâche d’orienter la conversation sur l’un des sujets du séminaire. J’enchaîne sur la situation des enfants des rues, exploités au Sénégal par les marabouts mourides, une façon pour moi de rappeler à mes interlocuteurs que leur pays n’a guère de leçon à donner en matière de droits humains, particulièrement des enfants mendiants.

 

Voilà un épisode qui ne me quittera plus à chaque fois que les sanguinaires de la Charia commettront, en Asie, au Levant, en Afrique ou en Europe leurs actes barbares. A chaque fois, je me remémore l’injonction de la sourate 47 du Coran sur Mohammad : « (…) Lorsque tu croiseras des impies, fais-en un grand massacre. (…) Pour les survivants, demande une rançon.(…) ». 

 

Je ne peux toujours pas éviter de penser à ces centaines de millions de musulmans victimes d’une idéologie née dans le Texte sacré lui-même, écrits hétérodoxes, ambigus, voire abscons, issus d’une tradition orale reconstruite et donc sujette à prudence – tout comme la Bible hébraïque – ici, poétique et altruiste, là, violent et haineux. Pour un simple et sincère croyant sans grande culture historique et exégétique, dans les pays islamiques comme dans les pays d’accueil occidentaux, comment contextualiser ce qu’il lit et/ou ce que les imans et mollahs lui en disent, comment interpréter au XXIè siècle une somme médiévale complexe, comment actualiser une lecture prisonnière trop souvent d’une approche littéraliste, qui tourne le dos aux valeurs humanistes et démocratiques ? 

 

Depuis le 11 septembre 2001, bien d'autres attentats terroristes se sont produits. D’abord dans les Etats musulmans, en prise à une guerre féroce entre sunnites et chiites ; lutte d’influence sans merci qu’actionnent ouvertement l’Arabie saoudite et l’Iran, chacun excédé par l’ombre que lui porte l’autre sur la carte géopolitique régionale.  

 

Au sein même du courant majoritaire sunnite le plus radicalisé ; l’Etat islamique (EI) au Levant, dit Daesh, défait et démantelé territorialement et institutionnellement, mais toujours actif en terme de  déstabilisation et de terrorisme, avec ses filiales asiatiques et africaines en choeur, ayant déclaré non-légitimes Al Qaïda, ses succursales essaimées et leurs alliés talibans afghans. Ils ne se font aucun  cadeau dans la bataille pour le leadership salafiste, entre califat transnational et émirats nationaux.  

 

Ce constat montre à quel point les populations des pays islamisés depuis le Haut Moyen Age, radicaux et modérés, sont les premières victimes du terrorisme islamiste. Ne jamais l'oublier. 

 

En Occident, plus particulièrement ces dernières années en Europe (France, Allemagne, Belgique, Espagne, Angleterre), en Israël, aux Etats-Unis, au Canada, en Australie et en Nouvelle Zélande, les « Fous de Dieu » ont frappé à de nombreuses reprises tant des cibles militaires et policières que civiles. Beaucoup d’innocents, présents au mauvais endroit et au mauvais moment, sont tombés sous les bombes, le mitraillage, les véhicules bélier, les hachoirs et les couteaux des barbares. 

 

Le 8 septembre, en plein cœur de Paris, dans l’ancien Palais de Justice qui jouxte la Sainte-Chapelle, a démarré le procès de la cellule terroriste belgo-marocaine des attentats du Stade de France, des terrasses de restaurants et cafés, et, bien sûr, du Bataclan. C’était le 13 novembre 2015, tout le monde s’en souvient, date marquée à jamais, comme celle du 11 septembre 2001, dans la mémoire collective. 130 personnes y ont perdu la vie et de nombreuses autres porteront à vie les stigmates psychologiques et physiques du massacre. La catharsis d'un verdict rigoureux serait-il suffisant pour tourner la page ? 

 

Salah Abdelslam, né le 15 septembre 1989 à Bruxelles, résidant, comme tant d’autres, à Molenbeek, est l’unique survivant des terroristes. Il s’illustra également dans les attentats de Bruxelles, station de métro Maelbeek et aéroport de Zaventem, le 22 mars 2016, aux côtés de son ami, Mahamed Abrini. 

 

20 accusés, 1765 parties civiles, 300 avocats, une salle d’audience hors-norme hyper-sécurisée, comme tout le quartier de Notre-Dame, pouvant accueillir plus de 1000 personnes; tout est démesuré dans ce « Grand procès », qui va durer neuf mois, dimensionné à la hauteur de l’événement historique et des enjeux de vérité et de compréhension, surtout pour les centaines de familles des victimes. 

 

Le 15 août 2021, pendant que chacun tentait d’échapper à la chape de plomb de la Covid, à la mer, à la campagne ou à la montagne, à Kaboul, la première puissance mondiale invitait les Talibans, contre lesquels elle s’est battue pendant 20 ans en perdant plus de 1200 soldats, à reprendre le pouvoir en Afghanistan; les présidents Donald Trump et Joe Biden unis comme un seul homme dans le lâchage des Afghans, livrés désormais à l’application d’une Charia insensible aux droits humains, à commencer par ceux des jeunes filles et des femmes. Pendant deux semaines, les Etats-Unis et leurs alliés européens (Royaume-Uni, France, Allemagne, Pays-Bas, Belgique ...) ont tenté d’évacuer le plus possible de ressortissants nationaux et  des ayants droit afghans munis de papier en ordre. Ceux-ci ont eu le malheur de faire confiance aux Occidentaux et d'accepter de travailler à leurs côtés. Des dizaines de milliers de personnes, dans un chaos indescriptible, lui-même accentué par un attentat suicide aux abords de l’aéroport de Kaboul, qui a fait plus d’une centaine de morts et la perte de 13 militaires américains, sont à présent la proie de leurs nouveaux geôliers.

 

Nous les abandonnons au fait qu'ils ont « collaboré » avec nos forces armées, qui comme traducteurs et interprètes, qui, comme chauffeurs, cuisiniers, techniciens ou logisticiens … Ce sont les Harkis du XXIè siècle, ceux-là mêmes qui furent, pour beaucoup d'entre eux, égorgés en 1962 par les tueurs du FLN algérien, lors de la débâcle française. Ils avaient choisi la France, à contre-courant de l'histoire. Nos amis afghans vont-ils subir le même sort ? Nul ne peut être affirmatif. Il est à craindre cependant, car les Talibans n'ont pas changé en 20 ans, qu'un certain nombre de ces personnes seront pourchassées et persécutées, emprisonnées, voire exécutée pour intelligence avec l'ennemi.

 

Merci aux Etats-Unis d'Amérique, merci à Donald Trump, merci à Joe Biden ! Triste et lamentable. 

 

Voilà donc trois dates qui se téléscopent sur l'échiquier temporel en cette fin d’été 2021; conjonction de trois faits récents de la Grande Histoire qui signifient pour l’Occident la fin d’un monde, le sien.

 

Ce 11 septembre, New-York, les Etats-Unis et une partie de la communauté internationale commémorent l’effondrement des Tours jumelles, les 3000 disparus et victimes directes et indirectes. Ils ne pourront pas ne pas prendre la mesure du basculement que cet acte terroriste de grande ampleur a provoqué. Oui, ce jour est marqué de l’infamie, comme aurait pu le dire le président Frank Delano Roosevelt. Après Pearl Harbour, il y eut les funestes bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, la capitulation tardive du Japon. Après le World Trade Center, il y eut l’invasion de l’Irak et de l’Afghanistan, deux terribles échecs stratégiques américains, dont les Européens, France en tête, ne pourront pas faire l’économie. L’histoire ne repasse jamais les mêmes plats. Il n’y a pas de victoire possible désormais, outre la défaite, l'humiliation et la honte sont au bilan de ces interventions. 

 

Le procès des attentats de Paris constitue un autre jalon dans le déclassement international des démocraties. Oui, la justice doit faire son œuvre de droit, elle est nécessaire, d’abord pour les victimes, ensuite, pour tout un chacun. Mais non, quels que soient les verdicts prononcés à l’encontre des 20 accusés, il n’y aura pas de réparation du mal qui a été fait, il n’y aura pas de retour en arrière sur une époque où nos démocraties pouvaient encore rêver de légèreté de vivre et d’exportation d’un modèle de civilisation adaptable, somme toute honorable et respectable. 

 

La prise du pouvoir des Talibans à Kaboul, le 15 août dernier, qui s’est négociée pacifiquement lors de rencontres bilatérales, conclues le 29 février 2020, entre le « Grand Satan » américain et les représentants talibans à Doha, Qatar - Donald Trump était toujours président - et non par la force, est la troisième borne du chemin de croix que Washington, Londres, Paris et d’autres capitales occidentales ont emprunté voici 20 ans. Il conduit à une morne plaine, à la mort d’une magnifique idée qu’était celle de l’universalisme. Un être humain ne vaut plus un autre être humain; les droits des personnes sont plus que jamais indexés sur le cours de la bourse des rapports de force entre les démocraties et les dictatures, autocraties, démocratures et régimes illibéraux. Qui fait le poids ?

 

A défaut d’une prise de conscience collective en Occident et de la volonté d’abandonner tout repli stratégique sur la peau de chagrin de l’Etat de droit, à défaut, pour l’Union européenne, en l’absence d’une solidarité américaine plus évanescente que jamais, de ne pas renoncer au statut de puissance mondiale souveraine, économique, militaire et politique, et de remiser au placard toute naïveté dans nos relations avec la Chine, nouvelle puissance dominante et conquérante, l’Inde, la Russie, la Turquie, entre autres, puissances moyennes qui se régalent de notre affaiblissement, alors, oui, notre déclassement sera la porte d’entrée d’un cimetière dédié à une civilisation perdue et bientôt oubliée.  

 

En attendant, l’ennemi présent est en nos murs, à nos portes ou à des milliers de kilomètres. Ces 20 dernières années, l’islamisme radical nous a envoyé trois messages d'une limpidité sans faille: 11 septembre 2001, 13 novembre 2015 et 15 août 2021. Il ne faudrait pas sous-estimer leur dimension symbolique, au travers une triangulation qui pourrait s’avérer un jour annonciatrice.

 

(*) Agence de coopération internationale EIWB des gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. 

                                                                 Le 11 septembre 2021.   

  

 

   La secrétaire d'Etat Ecolo, Sarah Schlitz, naïve ou complice d'un entrisme des Frères musulmans avec Ishane Haouach ? 

 

>Les Frères musulmans infiltrent-t-ils les cercles du pouvoir en Belgique ? 

 

La saga Ihsane Haouach, cette Ecolo bruxelloise désignée par la secrétaire d'Etat à l'égalité des genres, des chances et à la diversité, la Liégeoise Sarah Schlitz, comme commissaire fédérale en ces matières, continue et trouve son explication. Sa nomination, acceptée de fait par tous les partis de la coalition fédérale belge (les socialistes, les libéraux et les écologistes du Nord et du Sud du pays, plus les sociaux-chrétiens flamands) a fait long feu. Elle a crée de nombreux remous au sein même du gouvernement; les libéraux francophones du MR ont visiblement joué double jeu, en dénonçant, a posteriori, le choix d'Ihsane Haouach, comme si ils avaient oublié leur approbation tacite préalable.

 

La toute nouvelle commissaire, qui n'entendait pas renoncer à son voile islamique dans le cadre de ses fonctions officielles, a finalement démissionné le 10 juillet dernier. Il faut dire que la Sûreté de l'Etat a commis une note consacrée aux fréquentations de l'intéressée: Ishane Haouach est connue des services de renseignement en raison, nous citons, "de contacts étroits avec les Frères musulmans. Ces contacts entre les Frères musulmans et Ishane Haouach s'inscrivent dans une stratégie plus large des Frères musulmans, dans laquelle ils tentent d'influencer le débat public et l'élaboration des politiques en développant de bonnes relations avec des personnes influentes dans différents cercles de la société, dans laquelle ils essaient également d'occuper eux-mêmes des positions influentes (entrisme) et dans laquelle ils tentent de contrôler ou d'impliquer un large éventail d'organisations et d'organismes à but non lucratif - dans le but sous-jacent d'introduire et d'appliquer progressivement leurs points de vie".

 

Derrière cette littérature ampoulée de la Sûreté de l'Etat - c'est son habitude - il faut comprendre que les Frères musulmans, organisation islamiste discrète et puissante, fondée à Ismaïlia, en Egypte, en 1928, par Hassan el-Banna, qui n'est autre que le grand-père de l'ineffable Taricq Ramadan, infiltrent les cercles du pouvoir partout dans le monde, et donc en Belgique, afin, à moyen terme, d'infléchir les lois démocratiques et d'inspiration laïques dans le sens des intérêts bien compris de ces milieux religieux et, à plus long terme, d'imposer la charria (la loi coranique) aux sociétés occidentales. Pour ce faire, les Frères musulmans recourent au lobbying politique en coulisses auprès des partis politiques sensibles à leurs arguments et surtout à l'électorat musulman. C'est exactement ce qui s'est passé avec la nomination d'Ishane Haouach comme commissaire à l'égalité des genres et des chances.

 

Une simple question: pourquoi Sarah Schlitz et son parti n'ont-t-ils pas demandé, a priori, aux services de renseignement belges une note de présentation du profil d'Ishane Haouach ? On ne s'embrasse pas chez Ecolo de ce genre de détails problématiques. A tout le moins, candeur coupable ...    

 

Ce qui inquiète chez les Ecolos belges, c'est leur dérive idéologique. Qu'ils se démènent pour l'adoption d'un dispositif législatif contraignant en matière de réchauffement climatique et de biodiversité, pour des villes plus vertes, respirables et humaines, une nourriture plus saine, des circuits économiques et des déplacements moins énergivores, je m'en réjouis et j'applaudis. Malheureusement, un basculement communautariste et électoraliste les travaille désormais. Il est évident qu'ils n'ont plus rien à envier à l'extrême gauche, toujours prompte aux excès de langage, au populisme racoleur, à la pensée simpliste, binaire et donc totalitaire. Qui n'est pas avec moi et contre moi ... Des Khmers verts fréquentent à présent les allées du pouvoir. Ils nous infligent une chasse sur les terres de l'islamo-gauchisme, soucieux de capter les voix d'un électorat musulman en recherche d'identité et de soutiens.

 

Qu'est-ce qui différencie aujourd'hui en ce domaine le PTB communiste (Parti du Travail) l'aile gauche du PS et les Ecolos ? Peu de choses. Dès lors qu'il s'agissait de combattre le cléricalisme catholique, ils étaient nombreux à brandir les sacro-saints principes laïques. Les mêmes principes qu'il faudrait maintenant dévaloriser, édulcorer et jeter aux orties, lorsqu'un nouveau cléricalisme religieux islamique entend faire de la neutralité de l'Etat une auberge espagnole, une notion relative vidée de toutes substances juridiques et politiques. Le positionnement de DéFi (ex-FDF, grand défenseur de la cause francophone et libéral-social) est à cet égard un symbole pitoyable. Nous sommes loin de l'inscription en Belgique de la laïcité dans la constitution. Si c'est ainsi, nous sommes désormais en incapacité de confier à ces marchands de tapis la moindre parcelle de notre confiance et de notre vote.

                                                                         Le 14 juillet 2021.

 

 

           Droits des personnes LGBT+ : « La loi hongroise est une honte ! »

                                           Ursula von der Leyen.

 

"La loi hongroise interdisant la « promotion » de l’homosexualité auprès des mineurs va à l’encontre des valeurs fondamentales de l’UE", la présidente de la Commission. 

 

 

"J’utiliserai tous les pouvoirs de la Commission pour assurer que les droits de tous les citoyens Union européenne soient garantis, qui que vous soyez et où que vous viviez". La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a durci son discours mercredi au sujet de la récente loi hongroise interdisant, entre autres, la « promotion » de l’homosexualité auprès des mineurs d’âge.

 

Cette loi "est une honte", a-t-elle lancé, précisant avoir donné pour instruction aux Commissaires responsables "d’écrire une lettre aux autorités hongroises exprimant nos préoccupations légales, avant que la loi n'entre en vigueur".

 

Jusqu’ici, la Commission s’était bornée à dire qu’elle devait examiner le texte pour voir s’il y a ou non risque de violation du droit européen.

 

La présidente était davantage affirmative ce mercredi. Elle s’exprimait en conférence de presse à Bruxelles, aux côtés d’Alexander De Croo, premier ministre belge, à l’occasion de l’approbation par l’exécutif européen du plan national de reprise et de résilience de la Belgique. 

 

Interrogée sur la loi hongroise, qui a déjà fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours, elle a répondu qu’elle "discrimine clairement entre personnes, sur base de leur orientation sexuelle". "Cela va à l’encontre de toutes les valeurs fondamentales de l’Union, que sont la dignité humaine, l’égalité et les droits humains fondamentaux", a-t-elle ajouté. "Je crois fortement en une Union où l’on peut être qui on veut, où on est libre d’aimer qui on veut, et qui embrasse la diversité".

 

Ce sont en réalité des amendements législatifs, adoptés la semaine dernière par le parlement hongrois, dominé par le Fidesz du Premier ministre Viktor Orban, qui sont problématiques. Cela a entraîné une levée de boucliers à travers l’Europe.

 

Mardi, la Belgique a pris le leadership de cette contestation en initiant une déclaration commune avec une 17 autres Etats membres, que la ministre des Affaires étrangères belge, Sophie Wilmès, a portée au Conseil "Affaires générales", organisé à Luxembourg.

 

Pour la Belgique et les autres pays signataires, la loi hongroise constitue une discrimination flagrante et viole la liberté d’expression.

 

Pour celles et ceux qui veulent faire de la neutralité de l'Etat, en Belgique et ailleurs, une coquille vide, le cas hongrois illustre parfaitement le danger de la porosité entre le religieux et l'Etat. A force d'enfoncer des coins dans la sécurité juridique et politique que garantit le principe laïque de la séparation, ce sera la régression d'une sécularisation de nos sociétés démocratiques obtenue jadis si difficilement face à la résistance de l'Eglise catholique. Aujourd'hui, ce sont les islamistes et leurs alliés qui annoncent le retour d'un nouveau cléricalisme. Attention, danger !  

 

Autre actualité interpellante, à la veille du match de football de l’Euro Allemagne-Hongrie, qui doit se tenir ce soir à Munich, les Allemands avaient l’intention d’illuminer l’Allianz-Arena, le stade du Bayern, aux couleurs de l’arc-en-ciel, totem de la richesse de la diversité sexuelle. L’UEFA, la fédération européenne de football, a refusé de donner son autorisation, sous prétexte qu’il s’agirait-là d’un acte politique. Mais interdire un symbole des droits humains, c’est aussi un engagement politique.

                                                                    Le 23 juin 2021.  

 

 

   Une gauche qui porte en elle l'islamo-gauchisme comme la nuée l'orage.

                       C'est l'été et pourtant, nous sommes en hiver !

 

La patate chaude du dossier des signes convictionnels au sein de la société publique de transport bruxelloise ayant été renvoyée courageusement au gouvernement régional, voilà que ce dernier décide de ne pas faire appel du jugement de première instance condamnant ladite Stib pour avoir interdit à l'une de ses employées de porter le voile islamique. L'absence de courage est décidément contagieuse.  

 

Nous étions nombreux en Wallonie à nous être réjouis de la position claire de DéFi quant aux signes convictionnels au sein des institutions publiques et para-publiques au sens large. Et voilà que le gouvernement bruxellois, gangréné par le clientélisme communautariste (ça ne date pas d'hier) décide de ne pas faire appel dans le dossier emblématique de la Stib, DéFi compris. Le pouvoir a de ses charmes ... C'est plus que regrettable.

 

A force de reculer sur les fondamentaux laïques, on finira dans une société de type anglo-saxon, voire pire, avec toutes les dérives qui en découlent ... Désormais, on peut dire que le Molenbeek des Moureaux & Cie est la référence bruxelloise. Triste et inquiétant. Les dérogations prévues et donc certaines, via la stratégie rampante qui est celle pratiquée par les partis de gauche (PTB, Ecolo et PS), sorte de jurisprudence idéologique, politique puis, tôt ou tard, juridique insidieuse, introduisent une faille dans le dispositif soi-disant exclusif, une incertitude quant à la latitude des futures interprétations et applications de ces dérogations.

 

On est loin de la neutralité de l'Etat, davantage encore de la demande de DéFi (c'est déjà de l'histoire) de voir la laïcité inscrite dans la constitution. Après le largage en rase campagne de "l'Etat francophone", marotte, jadis aussi, d'Olivier Maingain, pour faire place à un belgicanisme poussiéreux, voilà le parti amarante lâcher l'un de ses derniers totems. Quelle déchéance !

 

Le communiqué du Centre d'Action Laïque (CAL) n'est guère rassurant sur les implications et conséquences de la décision bruxelloise. Le passage d'une militante de gauche comme Nadia Geerts au MR en dit long sur l'exaspération des derniers bastions d'une laïcité généreuse et vigilante pour autant, quant aux revirements, renoncements et trahisons auxquels nous assistons à gauche depuis plusieurs années.

 

Le chèvre-choutisme à la bruxellois est une excellente opération pour le loup, car ni la chèvre ni le choux ne s'en sortiront. Le lobby islamo-gauchiste ne lâchera rien et veillera au grain d'une récolte sociétale d'importation. Nous lui avons donné la main. En fait, il nous l'a coupée. Nul doute qu'il ne se s'en contentera pas, ne relâchant son emprise qu'à l'avénement d'un nouveau cléricalisme triomphant.   

 

Ce changement de paradigme qui naît sous nos yeux, transformant au fil du temps l'équilibre fragile d'un vivre-ensemble recherché en corps sociaux fragmentés par des valeurs conflictuelles - l'islam est-il soluble dans la démocratie ? - annonce un futur inquiétant.

 

L'histoire est un enseignement, les démocraties ne sont pas immortelles. Elles ont d'immenses qualités, mais aussi de grandes faiblesses. A commencer par cette générosité qui consiste à donner à leurs opposants le droit de les combattre en recourant à ses propres moyens d'existence. Cela confine à de la naïveté, mais comment faire autrement, si ce n'est de renoncer à l'Etat de droit ? C'est précisément ce que recherchent tous ses ennemis de l'intérieur et de l'extérieur: islamistes de tous les fronts, qui manipulent les gogos et bobos islamo-gauchistes; populistes, complotistes et nationalistes xénophobes, unis par la même haine des droits humains, des droits des femmes en particulier.  

 

Le tropisme communautariste allié à la radicalisation de franges entières de la population semble la recette idéale pour préparer les prochaines confrontations de civilisations. D'un côté, une islamisation duale, ici, sournoise, là terroriste, de l'autre, une colère et une adhésion progressive au modèle politique raciste de l'extrême droite. Voyez les Etats islamistes et les groupes qui les servent, ils financent à grands frais le terrorisme et songent au grand soir du califat universel. Voyez les autocrates d'ailleurs et leurs alliés d'ici, qui vomissent nos valeurs, voyez leurs démocratures, leurs faux-semblants, leurs régimes illibéraux, leurs mensonges et manigances d'Etat, qui fleurissent sous la cendre de nos renoncements. Qui peut nier aujourd'hui que ce mixe explosif des ennemis ne prépare pas l'incinération des démocraties ? C'est l'été et pourtant, nous sommes en hiver. Le 21 juin 2021. 

                                            

 

 

>Le communautarisme rampant des islamo-gauchistes !

Comme partout en Europe, le débat fait rage en Belgique aussi. Faut-il autoriser le port du voile et de tout autre signe convictionnel au sein des administrations publiques. Faut-il que l'Etat abandonne sa neutralité au profit d'un modèle anglo-saxon communautariste ? Je ne le pense pas. Il ne s'agit évidemment pas d'interdire le voile, la kippa ou une grosse croix chrétienne dans l'espace public. Que les personnes qui affichent ainsi leur appartenance religieuse en rue ne se sentent nullement visées. Non, la seule question est de préserver les principes laïques qui garantissent nos libertés. 

 

La société des transports intercommunaux de Bruxelles, la STIB, a été récemment condamnée par la justice parce qu’elle refusait à une femme voilée d’occuper un poste auprès des usagers. Allait-elle faire appel ? Après un atermoiement, tout ce qu’il y a de belge, on apprenait qu’elle ne le ferait pas. On se soumet ou pas. Si, on se soumet. Oui, mais voilà, le commissaire du gouvernement bruxellois, Vincent Riga, membre de l’Open-VLD (libéraux flamands) projette de faire appel de la décision judiciaire. Ce qui renverra la patate chaude au sein d’un exécutif bruxellois très divisé. Les Ecolos, en tête, et les socialistes, toujours à la recherche de voix, fussent-elles islamistes, sont évidemment vent debout contre l’initiative du libéral flamand. Seul DéFi, qui fait partie de la coalition gouvernementale, soutient l’idée que le voile n’a pas sa place au sein de l’administration. Dans l’opposition à la région de Bruxelles-Capitale, le MR, les libéraux francophones, rejoint son parti frère flamand pour barrer la route à cette nouvelle tentative d’imposer aux institutions de l’Etat l’intégration ostentatoire en leur sein des signes convictionnels religieux. On peut s'interroger quant au sort réservé à l'avenir aux signes extérieurs d'appartenance politique dans l'administration ...  

 

Je ne suis pas libéral, plutôt de centre-gauche. Si j'avais été membre du MR, j'aurais voté pour Christine Defraigne, héritière d'un libéralisme social qui fait tant défaut aujourd'hui. Georges-Louis Bouchez, son actuel président, ne fait donc pas partie de mes références, ni sur le plan humain, ni politiquement. Mais là, comment ne pas lui donner raison, lorsqu'il fustige la démission et la faillite morale de la STIB ? Dans les partis démocratiques, il n'y a en effet plus que DéFi et le MR qui défendent une neutralité de l'Etat, garante d'une non-intrusion d'un communautarisme rampant dans l'espace public des administrations de ce pays. Pauvre B, comme l'a écrit Baudelaire ! 

 

Ecolo chasse ouvertement le lobby musulman, quand ce n'est pas islamiste, jusqu'à l'abjecte, gage semble-t-il d'un électoralisme qu'il espère gagnant. Le PS suit le même mouvement, bien davantage à Bruxelles qu'en Wallonie; son racolage clientéliste, toujours auprès des mêmes populations tant  convoitées, n'est plus à démontrer. On a vu ce que cela a donné à Molenbeek et à Verviers ... Merci Philippe Moureaux, merci Claude Desama ! Au CDH (démocrates chrétiens), toujours aussi fuyant, habitué à courir après deux lièvres à la fois, il fait de l'équilibrisme entre deux tentations: un humanisme émancipé et enfin sécularisé versus une course à l'échalote afin de ne pas disparaître du paysage bruxellois. Quant au PTB (les communistes), qui n'est pas un parti démocratique, il est jumelé avec le Hamas à Gaza et son funeste cortège. On en est là. 

 

On ne peut que constater, en Belgique comme en France, que la gauche piétine aujourd'hui toutes les valeurs laïques. Assurément, elle s'en mordra les lèvres. Je suis convaincu qu'il viendra un jour où les citoyens, excédés par tant de renoncement, de reniement et de lâcheté, basculeront inévitablement vers les solutions radicales d'une droite extrême, d'une extrême droite qui aura alors le vent en poupe ... 

 

En tout cas, bravo au courage politique de Vincent Riga. Allons plus loin. Il ne faut rien céder aux islamo-gauchistes (ceux qui nient leur présence toxique au sein de nos institutions politiques et académiques participent de leur jeu funèbre). Ils sont en train progressivement d'anéantir des décennies de combat pour la neutralité de l'Etat, qui a l'obligation de mettre à distance, dans un respect réciproque, les Eglises et de renvoyer le religieux à la sphère privée.

 

La pratique au quotidien des valeurs laïques, qui garantit à chacun et chacune de croire et de pratiquer ou non une religion, de douter ou de ne pas croire, ces valeurs laïques, à l'école, dans les quartiers, les associations, les entreprises, pour autant qu'elles soient comprises et respectées - pourquoi faut-il toujours rappeler cette évidence ? - sont des amortisseurs de crises identitaires latentes, des régulateurs d'une vie en commun davantage apaisée, libre de l'éteignoir conflictuel d'un communautarisme malade de ses dérèglements. Le 1er juin 2021. 

 

 

                           Et si le ciel était vide ?

                Ce sont les idées qui doivent débattre en elles

         et non les personnes qui doivent se battre en elles !

Il n’est pas inutile de rappeler en ces temps sauvages que Elohim, Dieu ou Allah sont des idées, certes respectables, mais n’en sont pas moins des concepts. Comme toute production représentative, elles sont le fruit de pratiques culturelles particulières, d’un contexte historique ancré dans des récits anthropologiques et de sociétés humaines plurielles. Elles peuvent donc, en tant qu’idées organisées, hiérarchisées et socialisées, être débattues, critiquées et contestées. Il ne s’agit nullement d’attaque ad hominem, mais de la nécessité d’ouvrir l’esprit à la dialectique, à la libre expression et au raisonnement. Il s'agit d'une civilisation singulière et précieuse, quoi qu'en disent les relativistes.

 

 

>La solitude de Samuel Paty et Didier Lemaire contre l'islamisme !

 

Il est temps, grand temps de soutenir le combat courageux, souvent solitaire, d'un certain nombre d'enseignants, mais pas que, contre l'islam politique des salafistes et des Frères musulmans. En France, certes, en banlieue des grandes villes, mais également en Belgique, dans certains quartiers de ces mêmes cités, partout en Europe, l'islamisme, souvent rampant, parfois sans complexe, nous défie dans ce que nous possédons de plus sacré. D'aucuns, surtout à gauche, persistent à nier cette réalité, car elle ne cadre pas avec leur stratégie clientéliste et communautariste. Suivez mon regard ... Cette idéologie mortifère gangrène nos sociétés démocratiques parce que totalement incompatible avec les valeurs laïques, au sens de la pluralité de la pensée, telles que la liberté d'expression, la séparation des Eglises et de l'Etat et l'égalité hommes/femmes. Le message humaniste et vigilant que nous lègue Samuel Paty doit être entendu et respecté sans aucune concession au totalitarisme des barbares. 

               Didier Lemaire ou le combat solitaire d'un professeur de lycée contre l'idéologie islamiste.

 

"Didier Lemaire vient de vivre une semaine difficile. Lundi, deux policiers lourdement armés ont escorté le professeur de philosophie de son lycée de Trappes jusqu’à sa voiture. « Des fusils-mitrailleurs pour protéger un enseignant ? », a-t-il demandé avec incrédulité. Malheureusement oui, car suite à un reportage diffusé à la télévision néerlandaise, un reportage dans lequel Didier Lemaire s’exprime sur la menace islamiste, il a reçu des messages de haine. La police française est donc intervenue, et le bureau du procureur de Versailles a ouvert une enquête. Didier Lemaire se trouve désormais sous protection policière.

 

Depuis l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty, décapité par un terroriste islamiste le 16 octobre dernier alors qu’il rentrait chez lui, à Conflans-Sainte-Honorine, les Français prennent toutes les menaces au sérieux. En janvier, à Pau, dans le sud de la France, un homme a été condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir menacé de « couper la tête » d’un des professeurs de son fils. Le même scénario s’est produit à Nîmes et à Lyon. Mais tant que cela se limite à de simples menaces, ces événements restent de l’ordre du fait divers.

 

Un ville « conquise » par l’islamisme

 

La ville de Trappes, où Didier Lemaire se trouve aujourd’hui sous protection policière, se situe à 30 kilomètres à l’ouest de Paris et compte 32 000 habitants. La première fois que la ville a fait la Une des journaux, c’était après la révélation du nombre de jeunes hommes et de jeunes femmes partis de là afin d’aller se battre en Syrie et en Irak pour le compte de l’organisation terroriste « État islamique » : 67 au total, un record unique en Europe. Depuis lors, Trappes a acquis la triste réputation de bastion du djihadisme français.

 

En 2018, deux journalistes ayant mené des recherches à Trappes pendant un an ont publié un livre très remarqué. Dans « La communauté », Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin décrivent comment l’ancienne ville ouvrière, qui était auparavant aux mains des communistes, a été lentement et progressivement conquise par les islamistes. Le professeur de philosophie Didier Lemaire a également contribué à ce livre. Il connaît bien la situation, c’est un témoin oculaire clé.

 

Cela fait 20 ans qu’il enseigne à Trappes. Quelques semaines après son arrivée sur place en septembre 2000, la synagogue a été incendiée. C’était le début, déclare aujourd’hui Didier Lemaire rétrospectivement. « Il n’y a plus aucun Juif à Trappes. Aujourd’hui, ce sont les musulmans modérés et les Français d’origine arabe qui s’en vont, parce qu’ils ne parviennent plus à résister à la pression. » Il n’a pas peur de parler de « nettoyage ».

 

Didier Lemaire se rappelle exactement où il était quand il a appris la décapitation de son collègue Samuel Paty. Il était en route pour le théâtre avec sa classe de terminale du Lycée de la Plaine de Neauphle, ils étaient dans le bus. S’ensuivirent « trois jours terribles » et une lettre adressée à ses « chers collègues », publiée par le magazine d’information L’Obs. Les membres du personnel enseignant doivent être conscients qu’en tuant Samuel Paty, les terroristes visaient « tous les enseignants » qui défendent la liberté de pensée et le développement d’un sens critique. Cette société parallèle islamiste, peut-on lire dans la lettre de Didier Lemaire, « prend progressivement possession de nos esprits et de nos corps ». Les mots ont littéralement jailli de lui, raconte-t-il, « par ces mots, j’ai voulu susciter une prise de conscience chez mes collègues. »

 

Un manque de réaction de la part de l’Etat

 

Il y a trois ans, Didier Lemaire a adressé à Emmanuel Macron une lettre rédigée en collaboration avec l’ancien inspecteur de l’Éducation nationale Jean-Pierre Obin, auteur, en 2004, d’un rapport alarmant sur l’influence de l’islamisme dans les écoles françaises que le ministre de l’Éducation s’était à l’époque contenté d’ignorer. « Monsieur le Président, pourquoi la République abandonne-t-elle ses enfants ? », peut-on lire dans cette lettre. Il s’agissait déjà d’un appel à ne plus fermer les yeux sur le recrutement dont font l’objet les jeunes, que ce soit « dans la rue ou sur les réseaux sociaux ».

 

Comme à Paris, tout est fermé à cause de la pandémie de covid-19, c’est chez lui que nous avons rencontré Didier Lemaire, un homme de 55 ans à la voix douce, au regard vif et aux cheveux bruns descendant jusqu’aux épaules. Alors qu’il réfléchit tout haut à ce qu’il a déclenché par ses mots sans détour, on peut s’imaginer avec quelle énergie il donne son cours de philosophie. « J’adore mes étudiants », déclare-t-il avec la mélancolie de celui qui sait que sa vie ne sera plus jamais la même. La veille, il a refusé son transfert. Cela n’aurait fait que « balayer un autre problème sous le tapis », affirme-t-il. « Alors qu’en restant à Trappes », assure-t-il, « je mets l’État face à ses insuffisances et ses contradictions. » Toute personne ayant des opinions bien arrêtées en France, dit-il, toute personne critiquant publiquement l’islamisme politique « est en danger de mort ». La voilà la situation.

 

Des exemples toujours plus nombreux

 

Et les exemples ne manquent pas : les journalistes de Charlie Hebdo, leur ancienne collègue Zineb El Rhazoui, le médecin urgentiste Patrick Pelloux, l’avocat Richard Malka, tous vivent sous surveillance policière 24 heures sur 24. Le cas de la jeune Mila O., une étudiante qui s’est moquée du prophète Mahomet sur les médias sociaux, est particulièrement poignant. Si Mila a reconnu qu’elle avait fait preuve de vulgarité, elle n’a pas renoncé à son droit au blasphème.

 

Sa vidéo a fait 35 millions de vues, mais lui a également valu de recevoir 50.000 messages de haine, y compris des menaces de mort. C’était il y a un an. Depuis lors, Mila vit dans la peur, à l’abri des regards. C’est elle qui a dû quitter son lycée, et non ceux qui l’ont harcelée et menacée. Même le pensionnat militaire où elle avait été placée entre-temps n’est plus disposé à assurer sa sécurité. Cette fille de père allemand et de mère française suit désormais sa scolarité à distance. Son père a publié une « lettre aux lâches » : « Si même l’armée ne peut plus protéger Mila et lui garantir une éducation, que pouvons-nous faire, nous, ses parents, pour la protéger ? »

 

« La France a donc une Salman Rushdie de 17 ans », a déclaré son avocat Richard Malka dans le cadre d’une interview accordée au Welt Am Sonntag. De son côté, il n’a aucun problème à vivre sous protection policière. « Mais une adolescente qui a encore toute la vie devant elle ? », s’interroge l’avocat avec indignation.

 

D’ici peu, cinq jeunes hommes seront jugés pour menaces de mort dans le cadre de l’affaire Mila. La jeune Franco-Allemande, qui continue de publier des photos et vidéos sur Internet, ne veut pas devenir un symbole, et encore moins une martyre. Cependant, elle sait que cette affaire ne sera pas facilement oubliée. « Le pire, c’est que je sais avec certitude comment je vais mourir », a-t-elle un jour écrit à sa mère, « avec le recul, c’est une perspective vraiment terrifiante ».

 

Autocensure

 

D’après un sondage, un enseignant français sur deux s’est déjà autocensuré en classe. Il ne s’agit pas ici que de la peur de montrer des caricatures de Mahomet, comme l’avait fait Samuel Paty lors d’une leçon sur la liberté d’expression démocratique. Aujourd’hui, dans beaucoup d’écoles françaises, il n’est plus rare que certains élèves remettent en question la théorie de l’évolution, l’égalité des sexes ou la Shoah. D’autres ne veulent même plus participer au cours de musique ou de sport. Le rejet de la proposition du maire d’Ollioules, une petite ville de la Côte d’Azur, de donner à un lycée le nom de Samuel Paty montre à quel point les enseignants ont peur. L’ensemble du personnel enseignant s’est opposé à cette idée. On ne veut pas être pris pour cible, a déclaré une enseignante.

 

L’école, idéalement un espace protégé, est devenue une zone de danger. La ville de Trappes fait peut-être figure d’exception en France, mais la « Raqqa française », comme certains l’appellent, a depuis longtemps trouvé un écho encore plus dangereux sur les réseaux sociaux. À Trappes, l’une des phrases prononcées par le professeur Lemaire est loin de faire l’unanimité : il a en effet déclaré que la ville était perdue, qu’elle ne pouvait plus être sauvée. « J’assume mes propos », déclare-t-il. « Les islamistes sont devenus bien trop forts, il n’est plus possible de les éliminer ». A-t-il peur ? Non, assure-t-il, et il partage avec nous une pensée philosophique : la peur ne fait que rendre l’adversaire encore plus fort." Martina Meister, Die Welt, le 21 février 2021. 

 

>Et maintenant Vienne !

 

C'est en plein coeur de la capitale autrichienne que trois attentats islamistes ont fait quatre morts et plusieurs dizaines de blessés dans la soirée du 2 novembre. Les terroristes, directement ou indirectement liés à l’Etat islamique, nous ont déclaré une guerre totale. C’est qu’ils ne supportent pas nos valeurs, inscrites dans nos constitutions et dans la Déclaration des droits de l’Homme. De l’ancien siège de Charlie Hebdo à Paris, à la devanture d’une synagogue à Vienne, en passant par un collège à Conflans-Sainte-Honorine et une église à Nice, nous voyons bien à quels symboles de notre civilisation ces barbares veulent s’en prendre. Un journal, une école, des lieux de culte; athées, agnostiques et croyants réunis dans la même détestation. Nos frères musulmans éclairés n’ont pas de mots assez durs pour qualifier ces nouveaux djihadistes, ceux-là même qui souillent du sang de leurs victimes la religion musulmane. Nos démocraties sont fragiles, on le voit tous les jours. Avec les armes de l’Etat de droit, rien que ces armes mais toutes ces armes, exigeons des responsables politiques qu’ils engagent un combat sans merci contre l’islamisme et les Frères musulmans, dans leurs centres dits

« culturels », dans les mosquées sous influence salafiste, sur les réseaux sociaux, dans les quartiers, les écoles, les universités. Leur haine de ce que nous représentons et sommes ne doit jamais éteindre la lumière qui unit l’humanité dans sa quête de liberté, d’égalité et de fraternité. On ne cède rien !

                                                                          03 novembre 2020.

 

>Oui, la peur doit changer de camp !

 

C’est insupportable, combien de temps encore va-t-on rester impuissants face au terrorisme islamiste ? Ce 29 octobre, trois nouvelles victimes assassinées à l'arme blanche, dont une dame de 60 ans quasi décapitée, en pleine prière dans la Basilique Notre-Dame à Nice, ville déjà lourdement éprouvée le 14 juillet 2016, lors du massacre au camion bélier, qui a fait 458 blessés et 86 décès. Il y a quelques jours à peine, Samuel Paty était décapité devant son collège. La France est attaquée, ses valeurs laïques, le symbole de liberté qu'elle représente dans le monde. Les gouvernements fédéral et régionaux belges doivent enfin exprimer à la France toute leur solidarité ainsi que leur détermination à combattre sans relâche l’islamisme, sur les réseaux sociaux, dans les mosquées sous influence des Frères musulmans ou salafistes, dans les soi-disant centres « culturels » musulmans, dans les quartiers, les universités, dans les écoles. Partout où ces barbares s’activent, eux, qui dévoient et salissent l’islam des Lumières, ne doivent plus avoir une seule minute de répit. C’est une question de laïcité, de démocratie, c’est une question de civilisation. Toute notre sympathie fraternelle aux chrétiens catholiques, au-delà, à tous les innocents qui sont tombés sous les coups des sauvages. Le 30 octobre 2020. 

 

 

>Samuel Paty est le symbole de la fragilité de la démocratie !

 

                                                               Pourquoi, pour quoi ?

 

Voyez Samuel Paty dans sa classe, il est dans le don, de soi, de son savoir et de son savoir-être. Un professeur en tâche d’assurer à ses adolescents qu’ils s’élèvent, à savoir qu’ils se redressent comme des êtres dignes, ouverts sur le monde, des adultes en devenir en capacité d’embrasser le réel par leur propre pensée et non par les trous noirs d’une idéologie religieuse. Un humaniste en action, qui invite tout un chacun à franchir les voiles de l’ignorance. Un transmetteur, massacré par cette même ignorance qui conduit, nous le savons, à la barbarie et au totalitarisme.

 

Ce professeur d’histoire et de géographie, décapité vendredi 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, par un jeune islamiste de 18 ans, avait un visage et un nom. Il s’appelait Samuel Paty. Il avait 47 ans et était père d’un petit garçon de 5 ans. 

 

Les valeurs républicaines et démocratiques sont à nouveau meurtries par un acte barbare. Un enseignant a été massacré devant son collège pour avoir fait son travail. Il donnait un cours, sur fond de critique historique, sur la libre expression à partir des caricatures de Mahomet publiées au Danemark et par Charlie Hebdo en 2014 et 2015. Comme humain, comme nous tous, comme ancien professeur de philosophie morale, je suis bouleversé, révolté, déterminé.

 

Un miroir s'est présenté à ma mémoire

 

Car cette tragédie, véritable symbole de la vulnérabilité de la démocratie, me renvoie aux nombreux échanges et discussions que j'ai eu avec mes élèves. Pendant 13 années, de 2004 à 2017, j'ai tenté d'enseigner aux adolescents le raisonnement, le libre examen et l'esprit critique. J'ai souvent douté de ma capacité à atteindre cette ambition. Malgré l'ingratitude de l'institution scolaire et des parents, je n'ai jamais renoncé. Il y eut des moments difficiles, fragiles, d'autres réjouissants et salvateurs.  

 

Ce qui m'a paru le plus problématique dans mon enseignement, ce n'était pas d'aborder les thèmes de la liberté, de l'égalité et de la fraternité. Même si il était incontournable de leur faire mesurer tout l'enjeu de leur respect, il fallait aller plus loin. Leur faire saisir la complexité, la nuance, l'équilibre. Par exemple, leur faire comprendre l'importance de déconstruire le mythe de la sacro-sainte liberté individuelle, le "Je fais ce que je veux puisque je suis libre ...". Il fallait leur mettre entre les mains et à l'esprit que renoncer à une part du "Moi je" était nécessaire pour assurer la liberté comme l'entend l'Etat de droit - pendant, ne l'oublions pas, de l'état de devoir - A savoir, que ma liberté s'arrête là où commence celle des autres, à savoir, que le compromis entre l'individu et le social est un contrat, certes, juridique, mais surtout politique, au sens grec du terme, et moral.

 

Ce compromis-là, au coeur de tous les autres, est l'ADN de la démocratie, garantie minimale de vivre pleinement sa vie, de réaliser ses aspirations, sans pour autant abîmer, sacrifier ou détruire celle d'Autrui. Qu'il est redoutable le chemin de l'apprentissage et du respect des règles collectives. 

 

La crise sanitaire que nous traversons en ces moments douloureux et révélateurs est une leçon de choses, une grande leçon de comment vivre ensemble. Nous devons toutes et tous renoncer à une part de notre liberté pour assurer, non seulement la liberté de l'Autre mais encore sa vie. Bien des adultes devraient y réfléchir aujourd'hui de plus près. Remercions au passage les soignants qui donnent le maximum pour notre santé individuelle et collective. Remercions aussi les enseignants, ces "Hussards de la République", sans lesquels les savoirs et savoir-être seraient livrés à l'ignorance et à la barbarie.

 

Je ne regrette pas l'école, sa bureaucratie. Les jeunes, malheureusement, n'inspirent plus que de loin ma pensée et mes actes. Ainsi va la retraite, on s'éloigne un peu plus chaque jour de l'effervescence de la vie. J'ai beaucoup appris à leur côté et je leur suis infiniment reconnaissant. 

 

La Belgique et l'Europe manquent de courage

 

Je remarque que la décapitation d'un professeur qui ne faisait que son difficile et beau métier ne bouleverse guère les politiques et les médias belges. Visiblement, cet attentat islamiste met mal à l'aise, il gêne une série de personnages non comptables des vies sacrifiées.

 

En France, il a fallu du temps pour que les mots islam radical ou islam politique soit assumés. Il aura fallu de multiples assassinats barbares pour qu'on accepte de mettre ces mots sur le véritable problème. Il semble que la mort tragique de Samuel Paty soit déclencheur dans l'Hexagone d'une colère salutaire ainsi que d'une ferme réaction tous azimuts.

 

En Belgique, on en est loin, très loin. Pourtant, ce pays a vécu aussi des attentats islamistes, au Musée juif, à Zaventem, à Maelbeek, à Liège. On ne peut s'empêcher de penser que ce quasi silence est celui d'hommes et de femmes soumis depuis trop longtemps au dénis, au négationnisme.

 

Social-démocrate ou social-libéral, pour moi, c'est assez pareil, je n'ai pas peur de dire que le problème vient essentiellement de la gauche, d'intellectuels de salon, engoncés dans le dogme de l'islamo-gauchisme; de certains magistrats et avocats, prompts à couvrir de leur théorie droits-de-l'hommiste aveugle toutes les dérives, toutes les paroles et tous les actes inhumains; de politiciens et politiciennes davantage l'oeil rivé sur les sondages, l'électoralisme et le communautarisme que sur la sécurité des citoyens.

 

Pendant combien de temps encore les gens du PTB (extrême gauche, tendance Mélenchon), de courants actifs au sein d'Ecolo et de la gauche du PS vont-ils nous tromper sur l'origine du mal ?

 

Bien sûr, la grande majorité des musulmans, à défaut de condamner fermement, sauf quelques exceptions, ne se reconnait pas dans l'idéologie islamiste. Mais de nombreuses minorités, qui ne sont nullement marginales, contrairement à ce qu'affirment les beaux esprits, agissent au vu et au su de services de renseignement privés de moyens suffisants à la hauteur des défis et des dangers, au nez et à la barbe de nombre de politiciens qui regardent ailleurs.

 

C'est ainsi que vécurent la ville de Verviers et la commune de Molenbeek. Nous laissons la jeunesse aux mains d'imams auto-proclamés, formés à la haine, à l'étranger ou en Belgique, dans des centres directement ou indirectement dirigés par des Frères musulmans et des salafistes.

 

Faudra-t-il aussi qu'il y ait un enseignant massacré dans sa classe ou devant son école pour qu'enfin notre classe politique se décide à prendre le taureau par les cornes ?

 

Je dis attention, il est moins cinq ! Ils sont des dizaines de milliers, voire davantage, à dire que la charria est supérieure à la loi civile, à nier l'égalité entre les hommes et les femmes, à refuser la liberté d'expression, à vouloir imposer à leur entourage un mode de vie médiéval, à faire le chantage au racisme ou à l'islamophobie dès lors que l'autorité publique (il y en a) refuse des accommodements non raisonnables, en fait, inacceptables, à infiltrer nos universités, nos écoles pour que nous vivions un jour dans un trou noir de leur idéologie religieuse.

 

Comme en France, nous devons réagir avec les armes de la démocratie, sans naïveté, sans tabou et avec la plus grande rigueur. Si la démocratie est faible face à ses ennemis, elle signe à terme son arrêt de mort. En Europe, en Belgique, il y a trop de renoncement et de lâcheté dans ce combat.

 

Pourtant, certains musulmans éclairés montrent la voix. Ils ne cessent de dénoncer le séparatisme, l'islam politique et ses innombrables ramifications. Ils sont souvent menacés et se sentent bien seuls. Parce que nous intervenons mollement, voire pas du tout. 

 

Pendant que la pandémie de la covid poursuit son oeuvre sinistre, l'actualité continue. La guerre que l'islamisme nous a déclaré n'est pas à l'arrêt. Ils n'ont pas déposé les armes. Sans réaction, là est notre fragilité, là est la faute, là éclateront les drames de demain.

 

Pour notre part, les barbares et leurs serviteurs doivent savoir que quelles que soient leurs insultes, leurs pressions et leurs menaces, nous ne céderons jamais. Jamais. Le 23 octobre 2020.  

                                                       

 

 

L'ancien siège de Charlie Hebdo, rue Nicolas Appert dans le XIème arrondissement de Paris, a été victime, vendredi 25 septembre, cinq ans après le massacre des journalistes du journal satirique, d'une nouvelle attaque terroriste. Deux journalistes d'une société de production, présents par hasard sur le trottoir, ont été frappé sauvagement par un islamiste pakistanais de 18 ans, voire plus. Suite à la reparution des caricatures de Mahomet récemment, ce jeune radicalisé a cru s'en prendre à Charlie. Suite aux événements tragiques de 2015, après un séjour dans les locaux de "Libération", l'hebdomadaire a emménagé à une adresse gardée secrète. Et c'est bien ainsi. Le seul point positif est de savoir que l'actuel siège de Charlie semble toujours inconnu.   

 

A l'heure où les barbares islamistes s'en prennent à nouveau à nos libertés fondamentales, en s'attaquant sauvagement, avec un hachoir de boucher, à des personnes dans le XIème arrondissement de Paris, à l'heure où le procès des responsables des attaques terroristes de janvier 2015 à Charlie Hebdo et à l'Hypercasher de la Porte de Vincennes se tient au Palais de justice de la capitale française, rien, nous disons bien rien, aucune pression, aucune menace, ne nous fera renoncer aux valeurs laïques et démocratiques qui sont les nôtres. Rien ! 

                                                       Le 27 septembre 2020.

 

>Nous ne renoncerons jamais à vivre debout !

 

 

La France, notre belle et chère France, celle qui nous a donné l’esprit des Lumières: le refus du dogmatisme, le choix du raisonnement contre le préjugé, l’amour de la liberté, mais aussi le prix de la liberté.

 

La France, celle qui nous séduit par la beauté de ses paysages, l’océan de son patrimoine, la profondeur de son histoire, la richesse de sa gastronomie, l'excellence de ses vins; ma France, celle des principes républicains, des communautés du vivre-ensemble, celle qui nous emporte dans ses débats passionnés et sans fin; la France, notre France, terre de Montaigne et de Condorcet, de Victor Hugo, du silence de Jean Moulin, de la joie de vivre de Charles Trenet, du courage de Simone Veil et de l'insolence de Charlie Hebdo. 

 

Oui, cette France, je l’avoue, je l’aime et je lui resterai fidèle.

 

Cabu, Wolinsky, Charb, Tignoud, Bernard Maris étaient nos Montesquieu, Voltaire, Rousseau, Diderot, Montalembert. Leurs corps nous a quittés, pas leurs âmes. Leur amour de la vie ne mourra pas. Le blasphème est de bâillonner, pas de libérer. Nous ne renoncerons jamais à vivre debout ! Le 14 juillet 2020.