>Macron 2022/2027 !

 

 

    Le président français a mis du temps avant de se rendre à Kiev. Ses sorties complaisantes envers Poutine ne passent pas. 

 

     Mais qu'est-ce qui prend à Emmanuel Macron ?

 

Après avoir dit "qu'il ne fallait pas humilier la Russie", voilà que le président français, dans une récente interview à un média américain, concernant de futures négociations lorsque la guerre en Ukraine se terminera (ce n'est pas demain la veille), sans aucune concertation préalable avec les premiers intéressés, à savoir les Ukrainiens, et ses alliés, déclare, tout à trac, "qu'il faudra donner des garanties de sécurité à la Russie" ...  Diantre ! C'est peu dire que cette sortie désastreuse en a douché plus d'un sur le Vieux Continent, à commencer par l'Ukraine et les pays d'Europe centrale et du Nord. 

 

Cela revient à dire que l'Ukraine elle-même, l'Union européenne et l'Alliance atlantique constituent bel et bien, isolément ou ensemble, une menace pour "la grande patrie". Rappelons que Kiev n'aura jamais les moyens d'attaquer la Russie; elle n'en a d'ailleurs aucune envie. Rappelons aussi que l'Union européenne n'est en rien une communauté militaire, encore moins offensive. Rappelons enfin que l'Otan est une association militaire défensive. Parler comme le président français le fait, cela revient surtout à se faire le porte-parole de la propagande poutinienne, quant au fantasme, savamment et constamment entretenu à Moscou, d'une soi-disante volonté occidentale de menacer la Russie.  

 

Personne en Occident ne souhaite s'en prendre militairement au plus grand pays du monde. Ce serait pure folie et, depuis Napoléon et Hitler, les leçons de l'Histoire sont suffisamment inscrites dans les mémoires pour ne jamais, ne fût-ce qu'en pensée, tenter une aventure aussi terrifiante. Le régime despotique et impérial du Kremlin, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, de Staline à Poutine, n'a eu de cesse que d'entretenir cet énorme mensonge auprès des populations soviétiques puis russes. Il lui fallait bien justifier les guerres d'agression et d'annexion. Beaucoup l'ont cru et le croient encore.

 

Qui a déclenché une guerre d'invasion contre l'Ukraine le 24 février 2022 ? Qui massacre les civils ukrainiens en détruisant les immeubles d'habitation et les infrastructures d'eau, de gaz et d'électricité ? Qui torture dans les territoires occupés ? Qui déporte des centaines de milliers d'enfants, de femmes et de vieilles personnes en Russie ? Qui utilise des moyens protéiformes (cyberterrorisme, guerre spatiale, sabotages sous-marins, chantage énergétique) pour affaiblir durablement l'économie des Européens et faire peser sur eux le risque de pénuries ? Qui menace régulièrement la planète, entre velléité et volonté, de frappes nucléaires pour punir le peuple ukrainien de se battre pour sa liberté ?  

 

Lorsque cette sale guerre touchera à sa fin et qu'ensuite les crimes contre l'humanité de la Russie seront instruits par une Cour pénale internationale, ce sera d'abord et avant tout à l'Ukraine, qui ne dispose pas de l'arme atomique et dont le rapport de force avec son grand voisin de l'Est est disproportionné, quel que soit le format de négociations, que l'Union européenne, les Etats-Unis et les Nations unies devront lui assurer, dans la durée, la souveraineté, l'indépendance et la sécurité. 

 

Emmanuel Macron aurait-il perdu toute lucidité, tout sens critique et de l'histoire pour ainsi servir de marche-pied politique aux desseins impérialistes du petit Tsar ? Se rend-t-il compte qu'avec de telles déclarations, il inverse la charge de la responsabilité criminelle de la guerre ? Est-il conscient que ses sorties maladroites, voire complaisantes à l'égard de Poutine et de ses sbires détruisent en Europe sa crédibilité et même sa légitimité politique extérieure. Ses partenaires doutent de ses réelles intentions.

 

A Kiev, on cherche les raisons pour lesquelles la Russie devrait recevoir des garanties de sécurité, alors que l'Ukraine est massivement bombardée chaque jour, renvoyant la vie du peuple ukrainien en 1914. L'indécence de la France n'a aujourd'hui d'égal que le cynisme de son président.

                                                                   Le 07 décembre 2022.  

 

                         Et maintenant ?

     La coopération ou la crise de régime ? 

 

          Caputure d'écran.

 

C'est un président tout en semi-majesté qui s'est exprimé ce mercredi soir, 22 juin 2022, sur les résultats des élections législatives françaises des 12 et 19 juin. Le moins que l'on puisse en dire, c'est que la composition de la nouvelle Assemblée nationale n'est pas ce qu'en attendait Emmanuel Macron. Nous l'avions ici même, en rubrique "En France", le 06 juin dernier, annoncé, tant l'attitude détachée, comme absente, du locataire de l'Elysée permit à l'évanescence de son camp de s'épanouir et à l'activisme de ses opposants de se déployer.

 

Dans son allocution, qui s'imposait après tant de silence, le président français a réaffirmé la légitimité de son élection lors de la présidentielle d'avril. Il a aussi admis, bien obligé, que les résultats des législatives imposaient, lui imposaient, d'en tenir compte. Il est des couleuvres qu'il faut savoir avaler avec gravité. 

 

Comment ? Après avoir sondé les lignes rouges des chefs de file des partis représentés au parlement, il a conclu qu'une "union nationale" n'était pas possible. Lui-même, visiblement, n'en est pas un chaud partisan. Il a donc orienté son propos vers deux types de sortie de crise, reprenant ainsi la main qu'il avait laissé filer. 

 

Soit, une coalition - grande ou petite ? - avec celles et ceux qui accepteront, pour le bien de la France, sur base de son programme mais amendé, passage nécessaire, de rallier son panache blanc. Nous doutons réellement que cette solution soit possible et, si possible, viable. A écouter les leaders de la droite Les Républicains, de l'extrême droite du Rassemblement National et de l'extrême gauche de la NUPES, aucun ne semblent disposés, pour l'heure, à faciliter les choses à Emmanuel Macron. Dans l'immédiat, ce n'est évidemment pas leur intérêt. Pour beaucoup d'entre eux, ils ont une revanche à prendre sur un homme qui a passé ces cinq dernières années à les réduire au statut de gloires du passé ou à les stigmatiser. Le mémento n'est pas propice à l'exercice de compromissions (à leurs yeux). Est-ce pareil dans l'esprit de leurs électeurs, soucieux de ne pas voir leurs soucis quotidiens s'accroître pour cause de dérapage, voire de vide de la gouvernance ? Rien n'est moins sûr. 

 

Soit un accord non formel sur la méthode, du cas par cas, texte par texte, projet ou proposition par projet ou  proposition. Il s'agit de soumettre aux oppositions, non pas un contrat d'association, sous quelle que forme que ce soit, voué à l'échec, mais une coopération ouverte et transparente au vu de tous les Français et Françaises, comme pris à témoins par le président. Ainsi, il met d'ores et déjà ses opposants face à la responsabilité d'accepter ou non de travailler pour le bien commun et l'intérêt du pays. C'est intelligent de sa part, manière d'inverser un rapport de force qui ne lui était pas favorable. Il y a du Mitterrand dans l'exercice  ... 

 

Comment, pour la droite républicaine et la gauche modérée refuser de participer à un objectif aussi noble et incontournable ? Certains y ont vu un piège, comme Jean-Luc Mélenchon, prêt à envoyer ses troupes déferler sur le Palais Bourbon et à en appeler "à la rue", au cas où. Ou Christian Jacob, le toujours actuel chef du groupe parlementaire LR, qui répète à satiété devant tous les micros, "qu'il n'est pas question de collaborer" avec Ensemble et de "servir les plats" au président de la République. Le RN, plus subtil, qui soigne son image de marque, tient à se montrer "constructif", en faisait diffuser dans ses rangs l'idée, "pourquoi pas", que ses députés pourraient, "si c'est positif pour les Français", de voter, selon les projets de loi, aux côtés des macronistes. Ce à quoi répondent ces derniers, par un chant choral disons ... disruptif, à savoir, sans aucune boussole politique et éthique. Les appels du pied au RN et à LFI de la part de certains membres de LREM (Renaissance) sont inacceptables et contre-productifs. Pour l'énorme majorité de la macronie, heureusement, c'est non.  

 

Triste constat, la tambouille politicienne est déjà à la manoeuvre sur la plupart des bancs parlementaires. Toujours est-il que la France et l'Europe, où l'Hexagone joue un rôle moteur déterminant, ont besoin très rapidement d'une gouvernance à Paris, certes nouvelle, plus consensuelle, horizontale et participative, mais d'une gouvernance assurée d'une certaine stabilité et qui sait où elle va. Rien n'est moins sûr à l'heure qu'il est.

 

Les marchés financiers internationaux, la Bourse, les agences de cotation scrutent très attentivement la scène politique française, à l'affût du moindre faux pas ou d'une éventuelle crise institutionnelle qui viendrait s'ajouter à la crise politique, sanitaire, financière, sociale et à la guerre en Ukraine. Voir sombrer la France dans une crise économique, avec, immanquablement, une montée catastrophique des taux d'intérêt, puis une crise de régime, avec une dissolution précipitée de l'Assemblée nationale pour cause d'immobilisme et de paralysie, reviendrait à porter un coup terrible à la croissance française ainsi qu'à la cohésion et l'unité de l'Europe.  

                                                                                     Le 23 juin 2022. 

 

 

 

Pour Emmanuel Macron, l’Assemblée nationale est-elle marginale ?

 

Une fois réélu, après avoir contourné une campagne présidentielle atone - il est vrai que le contexte sanitaire et la guerre en Ukraine ont objectivement marginalisé l’enjeu de l’élection - Emmanuel Macron a récidivé pour les législatives des 12 et 19 juin prochains. Ce n’est que très tardivement qu’il est sorti de sa réserve élyséenne pour s’exprimer, samedi 4 juin, dans la presse régionale. Et pour dire quoi ? Que Jupiter tirait sa révérence et que le dieu grec des forges, Héphaïstos, Vulcain chez les Romains, prenait désormais la place. A savoir, que les décisions ne seront plus prises depuis le sommet de l’Etat, verticalité nuisible, mais à partir de ce qui remontera des entrailles de la terre, du terrain. 

 

C’est ainsi que sa principale annonce a consisté à lancer l’idée de la création d’un Conseil national de la refondation sur le modèle du Conseil national de la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Outre que la référence est surfaite, voilà le président, maître du feu, en symbiose déclamatoire avec le bas monde, décider comme un seul homme de passer outre l’avis de la future Assemblée nationale en vue de mettre en place son conseil citoyen. Pourquoi n’avoir pas attendu l’élection des nouveaux et nouvelles député)e)s pour leur permettre d’être associés à cette opportune mais solitaire initiative et de rendre un avis autorisé ? Jupiter a décidément du mal à mourir ...  

 

Avoir reporté le plus tard possible son entrée en campagne présidentielle, puis faire l’impasse sur des élections parlementaires essentielles pour le bon fonctionnement de l’Etat de droit laisse songeur sur la capacité d’Emmanuel Macron à comprendre réellement les enjeux d’une démocratie en grande souffrance. Car vouloir un pouvoir législatif le doigt sur la couture du pantalon devant un pouvoir exécutif tout puissant, même si les institutions de la Vème République donnent au locataire de l’Elysée énormément de moyens de présider et même, désormais,  de gouverner - comme si le ou la Premi(ère) ministre n’était plus qu’un(e) collaborateur(trice) - constitue une mauvaise manière faite à l’indispensable travail libre d’une Assemblée sans doute nationale mais en danger de marginalité. 

 

De plus, ne pas faire compagne, si peu et si tard, revient à permettre à l’extrême gauche de la NUPES de Jean-Luc Mélenchon et au Rassemblement national de Marine Le Pen d’occuper l’espace dans les quartiers, villes et villages, au plus près des préoccupations concrètes des électeurs que sont l'inflation et le pouvoir d'achat, la sécurité et une laïcité malmenée. C'est aussi ouvrir grand le champ médiatique aux discours populistes, revanchards, voire haineux des extrêmes.

 

On voit une macronie en mode pause et les alliés d’Horizons d’Edouard Philippe et du MoDem de François Bayrou, au mieux, désorientés, déstabilisés, voire pour certain(e)s en rage contre une apathie incompréhensible du parti présidentiel Renaissance. C’est une formidable opportunité pour les oppositions radicales qui n’en demandaient pas tant. La suffisance n'est jamais bonne conseillère. 

 

Il ne faudra pas s’étonner au soir du second tour des élections législatives si Ensemble, l’union des centres sous la bannière d’Emmanuel Macron, n’atteint pas la majorité absolue et doive ainsi, en majorité relative, composer en permanence soit avec la droite des Républicains, soit avec les moins radicaux des radicaux de la gauche. Bonjour la sérénité des débats, car ceux-ci s'annoncent violents et toxiques, au revoir le bon aboutissement de projets de loi déterminants pour l'avenir de la France et de l'Europe ! C'est toute la stabilité gouvernementale qui en deviendra la variable d'ajustement ... 

 

Le constat est tout de même accablant en ce qui concerne la stratégie suivie par un maître des horloges à ce point déréglées. Nous ne pouvons nous départir du sentiment qu’Emmanuel Macron n’avait en fait qu’un seul objectif: être réélu, le reste n’étant sans doute que de l’intendance. Si il en est ainsi, c'est une grave erreur de jugement, doublée d'une faute historique. En espérant que notre amère interrogation sera démentie dans les semaines, mois et années qui viennent. Le 06 juin 2022. 

 

 

Certes, Emmanuel Macron peut agacer, pour des raisons liées à son style et à son tempérament. Tandis que Marine Le Pen inquiète en France et dans le monde, pour des raisons, certes de forme, mais surtout de fond. Ici, nous pensons au peuple français, à notre Europe, nous n'avons aucune hésitation. Nous préférons un président, fût-il arrogant, mais compétent et démocrate, à une présidente ripolinée, inapte et d'extrême-droite. 

 

                                                                    Le résultat final !  

                                                                                 24 avril 2022 

 

                   Emmanuel Macron: 58,54%                                   Marine Le Pen: 41,46%

                                                                     

                                                            Tout dernier sondage !

             Emmanuel Macron, nous tous !

 

Les propositions du programme présidentiel d'Emmanuel Macron !

 

Indépendance énergétique, allongement de l’âge de départ à la retraite, aides sociales à la source. Le 17 avril 2022, le Président sortant a livré les grandes lignes de son projet, estimé à 50 milliards d’euros par an. Un projet 2022/2027 "en même temps", en poursuivant le programme de réformes structurelles, mais aussi en innovant sur la méthode et le fond. 

 

Plein emploi d’ici cinq ans, indépendance énergétique, allongement de l’âge de départ à la retraite à 65 ans. Lors d’une conférence de presse aux Docks de Paris, à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, de plus d’une heure, Emmanuel Macron a exposé une trentaine de mesures-phares, avant de répondre aux questions des 320 journalistes accrédités, dont plusieurs dizaines de médias internationaux.

 

"Il y a beaucoup de sujets importants que je ne pourrais pas traiter aujourd’hui", a précisé, d’emblée, le Chef de l’Etat, reportant la politique d’outre-mer, la politique pour la biodiversité, le logement, à d’autres prises de parole.

 

Le Président sortant a évalué le coût de son programme pour la présidentielle à 50 milliards d’euros par an, auxquels s’ajouteront 15 milliards par an de baisses d’impôts, pour moitié bénéficiant aux ménages, pour moitié aux entreprises. Ces dépenses, en particulier pour l’éducation, la santé et l’autonomie, seront financées notamment par des économies par la réforme des retraites, avec le report de l’âge de départ, et sur les allocations-chômage.

 

Programmer 50 milliards d’investissements dans les armées

 

"Le projet que je vous présente aujourd’hui est évidemment ancré dans le moment qui est le nôtre, c’est-à-dire celui du retour du tragique dans l’histoire", a déclaré Emmanuel Macron, en référence à la guerre en Ukraine. Trois semaines après l’agression militaire russe, le Chef de l’Etat a développé son ambition pour l’indépendance de la France.

 

Elle est d’abord militaire, avec un budget pour la défense souhaité à 50 milliards d’euros en 2025 et une attention portée aux capacités du pays face aux conflits hybrides. Emmanuel Macron souhaite "intensifier les investissements pour pouvoir affronter une guerre de haute intensité, qui peut revenir sur notre continent". Pour cela, il a assuré qu’en cas de réélection, il demanderait au chef d’état-major des armées une réévaluation "de tous les besoins nécessaires", à la lumière de l’invasion russe en Ukraine.

 

Refonder le pacte armée-nation

 

Emmanuel Macron a plaidé pour une "refondation du pacte entre l’armée et la nation", pour tirer la leçon de la crise ukrainienne, avec le doublement du nombre de réservistes. Il faut "réfléchir à comment nous arrivons à renforcer, redonner de la vitalité à ce pacte" qui est "si essentiel", a-t-il déclaré, lors de sa conférence de presse..

 

Il a notamment évoqué "la généralisation du service national universel", ainsi que "l’augmentation des réservistes qui seront doublés". Il a souhaité "pouvoir mettre en place un plan de mobilisation civile pour renforcer notre résilience", ce qui "passera par un renforcement des stocks stratégiques de la nation, par un recensement des compétences des Français volontaires pour être mobilisés en cas de crise grave, mais aussi des capacités des entreprises-clés".

 

Emmanuel Macron a aussi souhaité que nous puissions poursuivre la généralisation du service civique pour les jeunes, "qui, là aussi, vient conforter et renforcer la résilience de la nation, mieux nous défendre face aux crises par un engagement militaire de sécurité intérieure mais aussi civile".

 

Viser à une plus grande indépendance énergétique

 

"Nous pouvons être la première grande nation à sortir de la dépendance au gaz, au pétrole", dit-il, qui entend, pour ce faire, changer la formation des prix de l’énergie au niveau européen et réformer le système de fixation des prix européens de l’électricité.

 

Quant aux projets liés à la production énergétique, Emmanuel Macron déclare plusieurs objectifs d’ici à 2050 : "En matière de production, la France s’engagera sur la construction d’une première tranche, un premier palier de six réacteurs nucléaires et une mise à l’étude immédiate de huit autres réacteurs. La puissance solaire sera multipliée par dix. Cinquante parcs éoliens en mer."

 

Se félicitant d’avoir "réussi, en 2021, à financer la rénovation de 650 000 logements", le Président se fixe un objectif de rénover 700 000 logements par an tout au long du prochain quinquennat.

 

Atteindre le plein-emploi en cinq ans

 

Emmanuel Macron a annoncé jeudi qu’il viserait, s’il est réélu, le "plein-emploi dans les cinq ans", grâce à des réformes "favorisant le retour à l’emploi" des chômeurs, objectif, selon lui, "atteignable" au vu de la baisse du chômage depuis 2017.

 

Transformer Pôle emploi en France Travail

 

Le candidat a dit vouloir continuer l’orientation prise de réformes du monde du travail il y a cinq ans. Après avoir rappelé vouloir mener à son terme la réforme des retraites, repoussée début 2020, et abordé la question de la formation professionnelle. "Nous transformerons aussi Pôle emploi en le transformant en France Travail, ce qui est un changement profond".

 

Le Chef de l’Etat ambitionne de faire de l’institution "un lieu où on accompagne celles et ceux qui ont vocation à revenir à l’emploi de manière beaucoup plus simple et où on met toutes les compétences autour de la table", soit une sorte de "guichet unique" de l’emploi, même si il n'aime pas ce terme.

 

Réformer le revenu solidaire d’activité

 

Emmanuel Macron a proposé une réforme du RSA "en assurant un meilleur accompagnement et un meilleur équilibre des droits et devoirs" et "l’obligation de consacrer 15 à 20 heures par semaine pour une activité permettant d’aller vers l’insertion professionnelle".

 

"Oui, il faut un soutien monétaire, mais il faut plus que ça", a poursuivi le Président, souhaitant  "reconnaître la dignité de chacun et demander une part d’efforts pour toutes celles et ceux qui le peuvent".

 

Fixer l'âge de départ à la retraite à 65 ans

 

Emmanuel Macron a annoncé qu’il prévoyait de porter progressivement à 65 ans, dans les 10 ans, l’âge légal de départ à la retraite, s’il était réélu à la présidence de la République. Lors de la présentation de son programme, il a déclaré que cette réforme prendrait en compte les carrières longues, les questions d’invalidité et "la réalité des métiers et des tâches".

 

Réformer le lycée professionnel

 

Le candidat veut engager une réforme du lycée professionnel pour en faire "une voie d’excellence en s’appuyant sur le succès de l’apprentissage". Il ajoute que les jeunes qui entrent dans une filière doivent connaître "le devenir de ceux passés par ces filières" avant eux. Emmanuel Macron souhaite poursuivre la réforme de la formation professionnelle, "en assumant un déréférencement de formations qui ne permettent pas de déboucher sur une profession durable".

 

Favoriser l'autonomie des établissements scolaires

 

En cas d’élection à un second mandat, Emmanuel Macron dit vouloir une "large concertation" dans l’éducation nationale, associant les enseignants, les personnels administratifs, les élus, les parents d’élèves, les associations, les élèves.

 

Renforcer l’autonomie des universités 

 

Le candidat revient aussi sur son souhait de donner plus d’autonomie aux établissements, qu’il avait évoqué lors d’un déplacement à Marseille. Celui-ci comprend notamment la possibilité pour les chefs d’établissement d’effectuer des recrutements "sur profils", d’entreprendre de nouveaux projets pédagogiques notamment. Par ailleurs, Emmanuel Macron souhaite pouvoir rendre public "le résultat de toutes les évaluations" effectuées lors de cette concertation pour les classes et les établissements.

 

En vue de "renforcer notre croissance potentielle par plus de compétences et par plus de savoirs", Emmanuel Macron veut "poursuivre l’investissement dans l’enseignement supérieur et la recherche". Le candidat veut aussi "assumer la compétition" entre les établissements avec la création de "nouveaux outils d’évaluation".

   

Durcir les conditions du droit d’asile

 

Emmanuel Macron veut mettre en œuvre une politique plus restrictive en matière de droit d’asile s’il était réélu à la présidence de la République. Il a déclaré notamment que tout demandeur d’asile serait dans l’obligation de quitter le territoire si sa requête était rejetée par la France.

 

Réformer et moderniser les institutions

 

Alors que sa réforme de la Constitution n’a pas pu aboutir, faute d’un consensus politique, Emmanuel Macron a proposé la création d’une commission transpartisane pour rénover les institutions et souhaite notamment renforcer les missions de contrôle du Parlement. "Nous avons aussi besoin d’améliorer la représentativité de nos élus. Je suis, à titre personnel, et je continue de l’être pour plus de proportionnalité."

 

Installer une convention citoyenne sur la fin de vie

 

Enfin, le Président sortant a estimé qu’une "convention citoyenne" serait adaptée pour trancher le débat sur la fin de vie. "Sur ce sujet, je souhaite que nous puissions avancer de manière apaisée, c’est pourquoi je pense que c’est un bon sujet pour une convention citoyenne". Il a ajouté qu’il soumettrait "à la représentation nationale ou au peuple le choix d’aller au bout du chemin qui sera préconisé" par cette convention, à savoir, organiser un référendum.

                                                                   Le 17 mars 2022.